Elles capteront les clients les plus aisés pour les orienter vers d'autres placements, plus rémunérateurs. Les Caisses d'épargne et la Banque Postale, qui, elles, ne pratiquent pas l'exclusion, auront-elles longtemps la capacité de n'accueillir que les plus modestes ?
La banalisation du livret A constitue également une menace pour les territoires. Présente partout en France, y compris dans les zones rurales ou les quartiers sensibles, la Banque Postale assure une véritable mission de service public. Si, demain, elle devait voir diminuer le volume global des fonds inscrits sur les livrets qu'elle gère et rester cantonnée à l'accueil des clients les plus fragiles, qu'adviendrait-il de son réseau ? Qu'adviendrait-il des foyers en difficulté économique ? La Caisse d'épargne évoque, quant à elle, la suppression à terme de 1 000 agences – soit de cinquante à soixante agences par région –, ce qui fait que 4 000 postes pourraient être menacés.