Monsieur le président, madame la garde des sceaux, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, le texte que nous avons à examiner ce soir revêt un caractère d'une grande importance dans une société où les médias sont omniprésents. La question est de savoir dans quelles conditions nous souhaitons que les journalistes exercent leur tâche. Le texte proposé a le mérite d'exister et de tenter de combler un vide juridique. Néanmoins, comme nous l'avons déjà dit, il est très largement imparfait et comporte de trop nombreuses imprécisions.
Ce n'est pas au plan juridique que je souhaite ramener le débat – d'autres que moi l'ont fait et d'autres le feront – mais au plan linguistique, car les mots – matière même du journalisme – ont un sens. Permettez-moi donc dans un premier temps de tenter une analyse sémantique de ce projet de loi – de quelques expressions du moins – dont la lecture a suscité chez moi de nombreuses interrogations.