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Intervention de François Rochebloine

Réunion du 30 avril 2008 à 15h00
Lutte contre le trafic de produits dopants — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Rochebloine, M :

La course a été ouverte et les Français se sont montrés, comme on dit dans le jargon cycliste. Nous assistons à un changement de culture. C'est une grande satisfaction pour le cyclisme et le sport français.

Depuis le début de l'année 2008, il y a eu plus de contrôles positifs dans le rugby – pardon, monsieur le secrétaire d'État, mais vous le savez – que sur l'ensemble du Tour de France 2007. Et, pourtant, on en a beaucoup moins parlé.

Nous devons absolument considérer l'ensemble des sportifs et toutes les disciplines de la même manière et sur un pied d'égalité face au dopage. C'est impératif pour que la politique soit efficace. Pas de discriminations !

Regardons les choses en face et ayons le courage de faire le grand nettoyage au sein du sport français. Il faut imaginer et mettre en place des procédures adaptées, assurant le respect des règles du sport, mais garantissant également les droits des sportifs.

La politique de santé publique, à travers la protection de la santé des sportifs, est en cause. Il n'y a donc pas à faire de discrimination entre les disciplines. Je continue, d'ailleurs, à me demander si nous pourrons connaître un jour les noms des sportifs impliqués dans l'affaire Puerto. Seuls des noms de cyclistes ont été divulgués, mais nous savons tous que cette affaire allait bien au-delà du cyclisme professionnel. Ce serait un grand pas en avant dans la lutte contre le dopage de mettre sur le même pied d'égalité tous les sportifs, je le répète, quelle que soit leur discipline – tennis, football – qui pourraient être impliqués dans cette vaste affaire de dopage.

Tous, sportifs, public, autorités sanitaires, médecins, souhaitent un sport propre, fût-ce au détriment du spectaculaire, j'en suis convaincu. Donnons-nous les moyens d'y parvenir. Voyons grand pour le sport, avec les 16 millions de licenciés en France et les 25 millions de pratiquants.

Je regrette, monsieur le secrétaire d'État, que ce texte n'aborde pas le problème dans sa globalité et qu'il ne soit pas question des AUT – les autorisations d'utilisation à des fins thérapeutiques. Je trouve cela regrettable, car le dispositif des AUT est intimement lié à la détention et au trafic – vous le savez, monsieur le secrétaire d'État.

Nous sommes tous d'accord sur la nécessité d'une révision de ce système qui a perdu de son efficacité et par là-même de son sens. Quand on sait qu'aux jeux Olympiques d'Atlanta – cela a été rappelé par Alain Néri – 80 % des athlètes disposaient d'une AUT pour la Ventoline, on voit bien qu'il y a là un vrai problème. Cela explique la révision en cours de ce système par l'Agence mondiale antidopage. Le projet que nous examinons n'en tient pas compte et il en résulte, à mon avis, quelques difficultés.

Tout d'abord, il crée un délit de détention de substances dopantes, sans faire de distinction quant à la gravité et à la dangerosité des substances. Dès lors, l'AFLD sera amenée à faire face à une explosion de la demande d'AUT, et ce pour des médicaments prescrits par ordonnance et médicalement justifiés – je pense notamment à la Ventoline.

Dès lors, soit il faut augmenter les moyens de l'AFLD à due proportion, soit il faut modifier le système des AUT,…

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