D'autre part, et je pense que vous et les collègues qui siègent à vos côtés serez sensibles à cet argument, le sport a été, et continue d'être, un ascenseur social. La télévision a retransmis hier un grand match de football : dans l'une des équipes évoluaient deux joueurs français issus de la même cité et qui, sans le sport, ne seraient pas devenus ce qu'ils sont.
Je vous rejoins donc pour critiquer une certaine forme de marchandisation du sport. Ce point fera, je crois, l'unanimité. Mais restons prudents, car, dans notre société, le sport reste un véritable ascenseur social.
Vous avez évoqué les autorisations pour usage à des fins thérapeutiques. Je suis prêt à souscrire à votre formule, qui distingue les certificats de complaisance et les certificats de complicité. Mais prenez garde, cher collègue : l'arrêt de travail d'un sportif professionnel et celui d'un salarié classique, ce n'est pas du tout la même chose. Après avoir cessé, durant trois semaines, de vous rendre à votre bureau ou à votre usine parce que vous étiez souffrant, vous retrouvez votre poste de travail, et il n'y a aucune différence. Par contre, le sportif qui arrête trois semaines ne perd pas trois semaines, mais trois mois, six mois, parfois toute une saison. On ne revient pas comme cela, du jour au lendemain, au très haut niveau. Ce n'est pas du tout la même chose.
Qu'il faille faire attention aux abus auxquels peuvent donner lieu les autorisations pour usage à des fins thérapeutiques, personne n'en disconviendra. Mais elles sont déjà assez contrôlées. Elles peuvent l'être encore plus par les fédérations sportives. Elles requièrent même souvent l'agrément des médecins du sport. Mais gardons-nous d'être excessifs en proposant la suppression pure et simple de toutes les autorisations. Nous risquerions fort de mettre à mal des carrières entières. Quand on perd trois mois, on perd une saison, et quand on perd une saison, on perd parfois toute sa carrière.
Pour toutes ces raisons, le groupe UMP votera contre la question préalable, et j'invite nos collègues à voter le texte qui nous est proposé par M. le secrétaire d'État. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)