Nous voyons au contraire, dans la mise en oeuvre du RSA et dans le plafonnement des niches fiscales, la marque d'un gouvernement et d'une majorité ouverts, ouverts aux autres familles politiques, puisque le RSA a été porté par Martin Hirsch, aux autres courants de pensée et à la société civile, dans l'intérêt des Français. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, et M. le Premier ministre l'a rappelé : être utile à la France.
Les mesures de justice que nous avons prises, la crise les a rendues encore plus indispensables aujourd'hui. Et je voudrais réaffirmer ici que, pour le Nouveau Centre, la solidarité va de pair avec l'initiative, que l'un ne se conçoit pas sans l'autre.
Cela implique aussi qu'il faut investir dans des projets porteurs de richesse future. Je ne comprends pas que certains, à gauche, aient balayé d'un revers de main l'idée d'un grand emprunt. La responsabilité du politique, c'est d'ouvrir des chemins pour l'avenir, et c'est d'autant plus nécessaire quand les temps sont difficiles. Il ne s'agit pas simplement de dire aux Français que tout va mal, qu'il y a des difficultés : ils le savent.
Il n'y a qu'un seul point sur lequel je pourrais être d'accord avec vous, monsieur Fabius, c'est lorsque vous avez rappelé que la France et le monde traversent la pire crise que nous ayons connue depuis un siècle, que celle-ci n'est plus seulement source d'inquiétude pour nos compatriotes, mais une réalité humaine, avec la multiplication des licenciements.
Certes, nous divergeons sur les réponses que l'État se doit de mettre en place, mais je ne comprends pas que vous ayez refusé de voter le plan de relance présenté par le Gouvernement. À l'époque, vous aviez d'ailleurs déposé une motion de censure : hélas, il n'y avait rien de bien nouveau dans vos propositions, si ce n'est un retour à des méthodes qui ont montré leurs limites, et cela – M. le Premier ministre l'a rappelé – en période de croissance : c'est dire ce qu'elles donneraient en temps de crise. Pour nous, la relance passe par le soutien à l'investissement. L'investissement, c'est l'emploi, celui d'aujourd'hui comme celui de demain.
Je ne peux que répéter ce que je vous avais dit au nom de mon groupe lors du débat sur la précédente motion de censure : pourquoi n'assumez-vous pas l'effort de relance là où vous vous trouvez aux responsabilités ? Qu'attendez-vous, dans les régions, pour être force d'initiative, de proposition et d'engagement afin de relayer l'effort considérable accompli par le Gouvernement ? (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)