De même, au printemps 2008, les émeutes de la faim étaient aussi une conséquence, dans le secteur alimentaire, de la hausse des produits pétroliers dont dépend lourdement l'agriculture productiviste : le machinisme, les engrais, les pesticides et autres dépenses.
En outre, la raréfaction du brut a amplifié la production d'agrocarburants en lieu et place de l'agriculture alimentaire. Ce n'était plus le pétrole qui servait l'agriculture, mais l'agriculture qui produisait un mauvais substitut de pétrole… Hélas ! Dès septembre 2005, la France a choisi ces agrocarburants catastrophiques.
Premier domino à basculer : le cours du baril à New York. Second domino : les défauts de remboursement d'emprunts hypothécaires des ménages. Le troisième, par agrégation des seconds dominos par dizaines de millions : une perte de rentrées financières pour les banques qui, un certain volume étant dépassé et la folie de la titrisation aidant, perdirent brutalement confiance les unes dans les autres en septembre 2008.
À ces facteurs lourds, s'ajoutait l'immense dette étasunienne, constamment croissante depuis une décennie. La crise actuelle est donc d'abord et avant tout une crise du sous-sol, une crise des énergies fossiles et des matières premières. C'est l'économie matérielle qui est à l'origine de la crise financière et non l'inverse.