…y compris sur des sujets que vous avez vous-mêmes préconisé de traiter pendant des années : non à la réforme des institutions qui donnent plus de prérogatives aux parlementaires – à l'opposition comme à la majorité – ; non au service minimum, réclamé par les Français depuis des années ; non à la suppression de la publicité à la télévision publique, qui pourtant figurait dans votre projet ; non au RSA pour venir en aide aux plus fragiles, idée pourtant issue de vos rangs ; non à la loi « Création et Internet », dont je dois tout même rappeler qu'elle vise d'abord à protéger la création française, ce qui rend votre opposition totalement incompréhensible. Sur tous ces sujets, je mesure donc les différences qui nous opposent, monsieur Fabius.
Pour vous avoir écouté très attentivement, je me demande comment on peut mettre un tel talent oratoire au service d'idées aussi conservatrices. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Je vous le dis d'autant plus franchement que vous en avez appelé à une France moderne dans une Europe moderne, alors que vous-même et vos amis passez votre temps à vous opposer avec la plus grande force à la possibilité d'ouvrir enfin les commerces le dimanche dans les zones touristiques. Mesurez-vous le décalage entre vos péroraisons et la réalité de ce que veulent les Français au quotidien ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP – Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Tout à l'heure, quelques-uns de mes amis, entendant que vous nous annonciez des propositions, se sont demandés, avec le sourire, quel plan B vous alliez nous présenter. J'ai d'ailleurs constaté que cette réaction vous avait un peu irrité. Je le regrette, car ce n'était absolument pas notre intention. Nous voulions simplement vous remettre en mémoire…