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Intervention de Aurélie Filippetti

Réunion du 15 décembre 2008 à 21h30
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Reprise de la discussion, amendements 529 124 465 467 468 469 470 471

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélie Filippetti :

Nous proposons quelques mesures pour encadrer le placement de produit que vous avez fait entrer dans ce projet de loi par la petite porte.

Ce texte faisait déjà un certain nombre de cadeaux aux chaînes privées : passage de six à neuf minutes de publicité par heure, passage de l'heure glissante à l'heure d'horloge, deuxième coupure de publicité dans les films et téléfilms. Maintenant il en fait un de plus : le placement de produit.

La révision de la directive de novembre 2007 a encouragé les États membres à adopter des réglementations visant à encadrer cette pratique, dont il était explicitement précisé qu'elle était dangereuse. C'est pourquoi nous vous proposons quatre points qui visent à encadrer le placement de produit.

Vous faites ainsi, j'y insiste, un nouveau cadeau aux chaînes privées alors que, dans le même temps, vous demandez au président de France Télévisions de se passer la corde au cou, comme l'a dit Didier Mathus, ou au mieux, comme cela se fait dans certains régimes totalitaires, de payer lui-même la balle qui va servir à l'abattre.

M. Lefebvre, qui est coutumier de certains excès, a fait adopter un amendement autorisant le placement de produit dans les vidéogrammes musicaux On peut s'interroger sur le nombre de produits publicitaires qui vont ainsi être diffusés dans des programmes dont on sait qu'ils sont destinés essentiellement aux pré-adolescents, aux adolescents et aux jeunes adultes. Cette mesure est en totale contradiction avec les recommandations de la Commission européenne, qui considère que le placement de produit doit être interdit dans les émissions pour la jeunesse.

Notre collègue fait preuve de davantage de sollicitude à l'égard des publicitaires qui ont des marchés à placer que vis-à-vis des salariés de France Télévisions, qu'il a menacés d'un plan social, ou vis-à-vis de l'AFP, dont le président est aujourd'hui dans une situation périlleuse. L'indépendance de l'AFP, dont le statut unique n'avait pas été modifié depuis 1957, doit être préservée.

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