Comme l'a rappelé Patrick Bloche, nous ne sommes pas opposés par principe à l'entreprise unique, puisque la loi de 2000 portait déjà en elle la dynamique d'une unification. Mais nous sommes opposés aux conditions dans lesquelles vous voulez qu'elle se fasse.
En effet, comment envisager un service public de qualité sans un financement pérenne, durable et important ? Les économies d'échelle que vous voulez réaliser devraient être réinvesties dans la diversification. Or, on sait que celle-ci, dans les conditions actuellement prévues pour le financement de France Télévisions, ne pourra pas être assurée.
Dans ces conditions financières et budgétaires extrêmement précaires, la transformation de France Télévisions en entreprise unique peut avoir des effets redoutables. Je pense par exemple aux conséquences sur son organisation, qui suscitent beaucoup d'interrogations de notre part quant au maintien de lignes éditoriales différentes, propres à chaque chaîne, qui font la richesse et la diversité du service public.
Nous nous interrogeons également sur le maintien de deux rédactions nationales, celle de France 2 et celle de France 3, qui risquent de voir leurs identités respectives se diluer au sein de la nouvelle entité. Cette inquiétude est d'autant plus criante que les amendements présentés hier par deux collègues de la majorité visaient à faire disparaître purement et simplement la rédaction nationale de France 3. C'est absolument scandaleux ! On sait très bien que la rédaction nationale de France 3, c'est le poil à gratter. De par son impertinence et son indépendance, c'est aujourd'hui la rédaction qui gêne le plus le pouvoir en place.