En effet, voulant rassurer Michel Françaix, il a espéré l'avoir seulement « un peu » converti, ce qui signifie que lui-même n'est pas du tout certain de ses propos.
Le Président de la République représente, nous dit-il, l'ensemble de la nation. Aux termes du texte constitutionnel, c'est incontestable. Le problème n'est toutefois pas dans le texte mais dans la pratique de l'actuel Président, qui n'a absolument rien à voir avec celle du général de Gaulle, ni avec celle de Valéry Giscard d'Estaing, qui pourtant était un homme de communication, ni encore avec celle de François Mitterrand ou de Jacques Chirac. Ces présidents successifs laissaient le Gouvernement gouverner et se tenaient à distance même s'ils pouvaient éventuellement orienter son action. Seulement, entre orienter et décider de tout, il y a une différence. Ce que nous condamnons, par le biais de ces amendements identiques qui revendiquent seulement un minimum d'équité dans l'expression démocratique, c'est l'hyper-présence du Président de la République, qui rend atone la majorité et qui vise à rendre atone l'opposition.
Nous demandons donc simplement un droit démocratique à être reconnus dans cette République, ce qui n'est pas le cas dès lors que le Président se permet, au prétexte qu'il représente l'ensemble de la nation, de s'exprimer en lieu et place de l'ensemble de la classe politique, faisant les questions et les réponses, et au hasard de ses propos parfois erratiques, parlant même au nom de l'opposition.
(Les amendements identiques nos 283 , 284 , 285 et 287 ne sont pas adoptés.)