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Intervention de Hervé Morin

Réunion du 14 novembre 2007 à 22h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Défense

Hervé Morin, ministre de la défense :

Monsieur le député, je sais à quel point vous êtes attaché au régiment d'artillerie de Commercy. Mais sachez que, pour l'instant, ainsi que je l'ai indiqué tout à l'heure, le ministère de la défense n'est pas capable de répondre à votre question.

Nous commençons seulement à examiner les conséquences qu'auraient, en termes de réorganisation des forces, les décisions qui seront prises dans le cadre du Livre blanc et de la Revue générale des programmes. C'est pourquoi je ne suis pas en mesure de vous dire si ce grand régiment qu'est le VIIIe RA de Commercy sera touché par les restructurations. Je ne puis que vous proposer que nous nous revoyions début février pour en reparler.

Je souhaite cependant rappeler notre effort pour améliorer le rapport entre les forces opérationnelles et le back office, c'est-à-dire le soutien et l'administration générale. Actuellement, chacun représente 50 %. À titre de comparaison, même s'il est difficile d'effectuer des rapprochements en la matière, sachez que, dans le système britannique, les forces opérationnelles représentent 65 % et les forces de soutien 35 %. Nous souhaitons améliorer significativement notre ratio.

En l'espèce, à Commercy, il s'agit de forces opérationnelles. Pour plus de clarté, voici les objectifs sur lesquels nous travaillons aujourd'hui. Certains d'entre vous l'ont rappelé, le Président de la République a clairement indiqué que le ministère de la défense et les armées n'étaient pas chargés d'une mission d'aménagement du territoire. Leur seul souci est d'assurer la défense de notre pays, avec des forces opérationnelles. Les réorganisations potentielles s'effectueront cependant en fonction de trois critères majeurs.

Le premier est d'ordre opérationnel : il doit y avoir un camp d'entraînement à côté d'un régiment. Ce sont des raisons d'ordre opérationnel qui justifient que l'on puisse maintenir tel ou tel régiment.

Notre deuxième objectif est de densifier les unités. Nous souhaitons que nos régiments, actuellement de 800 ou 900 hommes, atteignent le chiffre de 13 000 ou 14 000 hommes. Entendons-nous bien : il n'y a pas de format type, mais notre idée est que de passer de régiments de quatre compagnies de combat pour une de soutien, à des régiments six compagnies de combat, avec toujours une compagnie de soutien.

Enfin, ces réorganisations doivent tenir compte de la situation des familles, qu'elles appartiennent aux personnels civils ou militaires. Certes, quand on est installé quelque part, on n'a pas envie de partir. À nous de faire en sorte que les implantations correspondent à des bassins de vie ou d'emploi, qui permettent aux familles des personnels civils ou militaires de bénéficier de conditions de vie plus faciles, en termes de scolarisation, de filières universitaires ou de capacité d'embauche des conjoints.

La troisième idée qui oriente nos réflexions est celle de « place de garnison ». Cela consiste à regrouper dans une même zone géographique – soit un territoire qu'il est possible de parcourir en moins d'une heure – des unités militaires et des forces opérationnelles terrestres, aériennes ou maritimes, afin qu'elles puissent bénéficier d'un soutien interarmé mutualisé.

Monsieur Plancher, j'ai bien compris vos inquiétudes concernant l'avenir du VIIIe régiment d'artillerie de Commercy. Je vais examiner attentivement ce problème et je propose que nous nous retrouvions dans deux mois ou deux mois et demi, quand le Président de la République aura décidé des grandes orientations concernant l'avenir de notre défense et que le schéma de défense aura été arrêté.

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