Monsieur le ministre, notre pays est très présent sur la scène internationale, en particulier grâce aux opérations extérieures, auxquelles il consacre des moyens importants.
Cet engagement diplomatique et militaire est à mettre en parallèle avec la faiblesse des moyens que nous consacrons à la recherche universitaire de défense, qu'aggrave encore la dispersion de nos efforts. Nous sommes bien loin des think tanks des États-Unis – il est vrai que nous ne jouons pas tout à fait dans la même cour ! On chercherait vainement un centre de grande notoriété internationale pour représenter notre pays, faire valoir nos idées et peser dans le débat stratégique. Il paraît donc nécessaire de mener une politique volontariste pour stimuler, orienter et structurer l'offre des instituts de recherche de défense dans le domaine des sciences humaines et sociales.
J'ai bien noté qu'un effort significatif d'organisation – définition de priorités de recherche par un conseil scientifique, programmation des sujets d'études – a été entrepris depuis 2006 au sein de votre ministère, mais il faut sûrement aller plus loin et tisser des liens avec la recherche universitaire pour développer et structurer ce secteur, pour améliorer nos capacités d'expertise et former les spécialistes dont nous avons besoin.
Une démarche en ce sens avait été entreprise en 1995 par le SGDN. Le dispositif prévu combinait – déjà dans un souci d'économie – un appel à projets annuel, pour orienter l'effort de recherche vers des besoins avérés, et l'attribution de bourses, pour entretenir une saine émulation entre les centres universitaires et faire émerger quelques centres de recherche d'envergure nationale dans les principales disciplines universitaires concernées : droit, science politique, sciences économiques et sociales. Ce projet n'avait pas abouti en raison des échéances électorales d'alors.
Ma question est simple : que comptez-vous faire pour porter notre recherche de défense à la hauteur de nos ambitions internationales ?