Monsieur le ministre, nous vous avons écouté très attentivement vous exprimer benoîtement, et cela nous a rappelé Giscard d'Estaing et ses « causeries au coin du feu ». Vous économisez tellement et sur tout que vous économisez même sur la langue française en parlant de « zéro volume », « zéro valeur » – comme si cela était compréhensible pour nos concitoyens ! Une chose, néanmoins, ressort clairement de vos propos : le serrage de vis dans tous les domaines. Lors de notre débat sur la révision constitutionnelle, on nous a dit que le rôle du Parlement serait réhabilité : c'est tellement vrai qu'on nous a donné, en entrant en séance, le document sur lequel nous sommes censés discuter…
Vous êtes à la mode, monsieur le ministre, en inventant les finances publiques durables. Pour ma part, à vous entendre, j'avais plutôt compris qu'elles étaient biodégradables ! Derrière les mots, il y a du sens. Et quand vous annoncez – je reprends vos propos – l'équilibre de l'assurance maladie en décrivant des marges d'efficience, l'équilibre atteignable, une discussion sans tabou dans un esprit de dialogue, la nécessité de ne pas limiter la discussion aux seules recettes, vous chutez sur ce qui importe puisque, sur des sujets essentiels, vous ne ferez des annonces que fin juillet, c'est-à-dire quand les Français seront en vacances.