Ces nouvelles ressources pourraient utilement alimenter le fonds de réserve pour les retraites, qui, à ce jour, n'est pas remis en cause et qui, nous l'espérons, ne le sera pas dans les années futures. Car le défi que constitue le financement de nos régimes de retraite est tel que nous avons besoin de garantir non seulement l'existence, mais aussi l'alimentation de ce fonds. D'où l'utilité de ces ressources nouvelles qui pourraient utilement lui être affectées.
La question des retraites, elle aussi, peut faire l'objet d'une politique différente. La réforme structurelle en matière d'assurance maladie peut se décliner ainsi : mise en avant des réseaux de patients, réforme des études médicales, remise en cause du seul paiement à l'acte pour les médecins, révision de la pratique médicale, investissement sur la prévention et pas simplement sur les soins, le tout pouvant aboutir à des économies. Or, le choix que vous avez opéré consiste essentiellement à allonger la durée de cotisation – comme si c'était la seule solution, même si le débat mérite d'être ouvert compte tenu de l'allongement de l'espérance de vie – à un moment où les seniors ne trouvent pas d'emploi. Ce n'est d'ailleurs pas le plan pour l'emploi des seniors qui va modifier significativement la situation à l'horizon 2012. La Finlande, un pays qui s'est engagé fortement dans cette direction au cours des dernières années, a eu besoin de cinq ans, avec des mesures beaucoup plus volontaristes que les vôtres, pour engager un véritable changement de pratiques.
Il faut donc, en attendant qu'un plan senior digne de ce nom aboutisse à des résultats dans notre pays, trouver des solutions alternatives. Vous en avez évoquées certaines, comme le transfert des cotisations UNEDIC vers la branche vieillesse. Il faudrait aussi envisager, comme de nombreuses organisations syndicales l'ont demandé, une cotisation patronale supplémentaire de l'ordre de 0,5 point compensant la faible mobilisation des entreprises pour l'emploi des seniors. Il est en effet nécessaire que les entreprises s'engagent sur une voie beaucoup plus volontariste en matière d'emploi des personnes de plus de cinquante-cinq ans.