Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, l'environnement économique s'est singulièrement dégradé en un an : la double crise de l'énergie et du secteur financier assombrit l'horizon de la croissance mondiale. Ce contexte nouveau, imprévisible il y a quelques mois encore, n'épargnera pas notre pays, et rend donc encore plus nécessaire les réformes courageuses que le Gouvernement a engagées à marche forcée.
En effet, depuis trop longtemps, une sorte de consensus mou a entretenu l'illusion que, face aux mutations imposées par la globalisation économique et aux difficultés en tous genres auxquelles étaient confrontées telles ou telles catégories sociales, il suffisait d'imaginer de nouveaux dispositifs, sociaux ou fiscaux, pour préserver l'égalité des chances – ou plutôt l'illusion égalitaire. Au nom du service public, il fallait retarder encore et toujours les réformes incontournables que d'autres ont su affronter avant nous.
Alors qu'une crise majeure menace l'économie mondiale, le temps du réalisme est enfin arrivé, celui de la prise de conscience que la fuite en avant et la politique de l'autruche ne peuvent plus servir de réponse à la crise d'avenir à laquelle est confrontée la société française.