Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Hervé Morin

Réunion du 7 novembre 2008 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2009 — Défense

Hervé Morin, ministre de la défense :

Monsieur Cornut-Gentille, nous avons consacré 100 millions d'euros à des programmes d'urgence. Il me paraît naturel que la commission de la défense en soit régulièrement informée.

Ainsi, au Tchad, nous prévoyons de transférer l'opération en cours à l'ONU à partir du 15 mars. Nous avons pour le moment présenté l'idée que la France contribuerait, dans le cadre de cette opération de l'ONU, à combler les lacunes capacitaires en termes de transports, de soutien hospitalier et de santé. Pour le reste, nous examinons la possibilité de réduire voire supprimer notre présence en Bosnie dans la mesure où les missions militaires sont pour l'essentiel remplies. Enfin, nous sommes en train de revoir la situation de nos forces prépositionnées sur la façade atlantique, et celle de nos forces à Djibouti, au Gabon, sans oublier l'implantation de la base stratégique majeure aux Émirats Arabes Unis – qui ne retranche rien à la pertinence de notre présence à Djibouti.

Monsieur Voisin, j'étais hier soir à Saint-Astier et je vous confirme que la gendarmerie restera militaire. Elle est sous l'autorité fonctionnelle du ministère de l'intérieur depuis 2003. Le ministre de la défense n'a plus d'autorité sur la gendarmerie départementale depuis la même année. Il s'agissait d'une décision de cohérence permettant au ministère de l'intérieur de disposer dans chaque département d'une analyse complète des besoins dans les secteurs couverts par la police, d'une part, et par la gendarmerie, de l'autre. La gendarmerie conservera son système hiérarchique propre mais demeure placée sous l'autorité fonctionnelle du ministère de l'intérieur représenté dans chaque département par le préfet.

Sur l'Europe de la défense, monsieur Boucheron, je vous trouve très sévère. Je me suis rendu devant le Parlement européen, j'ai discuté avec les groupes politiques qui le composent et j'observe que tous mes collègues ministres de la défense des pays de l'Union européenne constatent que les progrès réalisés au cours de la présidence française seront très importants – je vous en ai déjà donné des exemples.

Au sujet du groupe aéronaval, nous sommes sur le point de prendre une décision qui tendra à améliorer la coordination, à disposer en permanence d'un porte-avions ou d'un porte-aéronefs européen en mer, à mener des exercices nous permettant de parvenir à une interopérabilité totale et à permettre aux bâtiments qui accompagnent un porte-avions de provenir éventuellement d'autres pays européens. Nous pouvons constater, à travers ces exemples, que nous construisons l'Europe de la défense.

En la matière, selon le point de vue adopté, la bouteille est à moitié vide ou à moitié pleine. Si l'on est profondément européen comme je le suis, on n'en verra que le côté vide. Toutefois, songeons que l'Europe de la défense n'a que dix ans d'existence. Il y a encore quinze ans, cette expression était taboue, personne ne l'employait, n'évoquant que l'UEO, bras armé de l'Union européenne. Aujourd'hui, l'Europe de la défense est une réalité. S'il fallait en donner un exemple, je citerai le fait qu'en moins de trois mois nous nous sommes montrés capables de mener une opération contre la piraterie dans le Golfe d'Aden. On pourrait estimer que la définition d'une défense européenne manque de volonté politique, mais reconnaissons qu'à 27 pays, dont certains ne jugent pas la défense prioritaire, nous ne pouvons obtenir une construction uniforme. Il faut en effet travailler avec ceux qui considèrent que la défense est un élément majeur de leur politique.

Le port de Brest reste un poumon stratégique, si je puis dire ; aussi, madame Adam, la pérennité du port militaire n'est-elle absolument pas menacée. La France est une grande nation maritime qui garde une marine de haute mer et le port de Brest, compte tenu de la présence de la Force océanique stratégique, a un rôle qui ne sera pas démenti.

À propos de DCNS, je souhaite que nous participions à une recomposition européenne.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion