L'aéromobilité des forces françaises se trouve aujourd'hui entravée par le vieillissement de la flotte des aéronefs, avions ou hélicoptères, dont le remplacement est toujours repoussé alors qu'ils sont fortement sollicités.
Notre parc d'avions de transports et de ravitailleurs est aujourd'hui mourant. Seuls 60% des cinquante-cinq Transall sont disponibles et certains appareils atteignent l'âge canonique de quarante ans. Il en va de même pour les quatorze Hercules C-130 : leur taux de disponibilité avoisine les 65% et leur retrait n'est prévu qu'en 2025. Seule fait exception la flotte des A310 relativement récente, qui n'est toutefois pas équipée pour le transport de fret.
La majorité de nos avions nécessite donc soit un renouvellement, soit une modernisation. Faute de quoi, nos capacités de projection d'ici à 2020 risquent d'être réduites à bien peu de chose d'un point de vue opérationnel.
Pour ce qui est de la flotte d'hélicoptères de nos forces armées, qui est constituée de 576 appareils, la situation actuelle est encore plus préoccupante. Seules vingt-quatre machines sont récentes, dix Tigre et quatorze Caracal, soit 4 % du total.
Monsieur le ministre, force est de constater que les capacités de manoeuvre aéromobiles de l'armée de terre reposent à ce jour sur une flotte en fin de vie dont la disponibilité technique opérationnelle est fortement affectée par l'âge des appareils. De ce fait, l'interopérabilité avec les flottes alliées est considérablement réduite.
La marine dispose, quant à elle, de 93 hélicoptères. Toutefois la situation est là encore assez précaire puisque, en dépit de l'âge moyen du parc, d'environ douze ans, son taux de disponibilité n'est que de 44 %.
Nous sommes bien conscients des contraintes budgétaires qui s'imposent à vous, monsieur le ministre, et de la difficulté qu'il y a à résoudre les problèmes de l'aéromobilité française. Les régler à court terme ne serait d'ailleurs pas réaliste s'agissant d'un aussi vaste domaine. Cependant, je crois nécessaire d'effectuer une redéfinition, au moins temporaire, du nombre et des modalités des interventions françaises dans le monde et, surtout, de consentir un effort particulier pour la maintenance de la flotte, en attendant son renouvellement.
J'en viens à présent au programme Rafale, destiné à remplacer à terme la totalité des avions de combat de l'armée de l'air, Mirage et Jaguar, ainsi que les Super-Étendard modernisés de la marine. Cette opération permettra de faire des économies pour l'entretien et pour la formation des pilotes, et de réduire la flotte de 680 à environ 300 avions. À long terme, l'État réalisera donc des économies importantes.
Il m'apparaît extrêmement important que ce programme continue à être soutenu afin que nous poursuivions la préparation de l'avenir de notre pôle aéronautique dans une perspective européenne. De l'avenir du Rafale à l'étranger dépend la future place du groupe Dassault Aviation dans le leadership européen en matière de construction aéronautique, civile et militaire.