Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, il y a très longtemps que, dans notre pays, les questions de défense ne s'étaient retrouvées, comme depuis quelques mois, au centre de l'actualité et de la réflexion collective.
Dès son accession à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy a manifesté sa volonté de voir s'engager une réflexion permettant d'aboutir à une réforme de notre appareil de défense qui devait répondre a trois impératifs : assurer à notre pays une sécurité complète – lorsque l'on parle de pays, nous incluons bien évidemment nos compatriotes d'outre-mer, que nous devons assurer de notre total soutien et auxquels nous devons apporter un très haut niveau de sécurité –, permettre à la France de tenir dans le monde sa place de membre permanent du Conseil de sécurité, et développer, compte tenu des conditions nouvelles des relations internationales, le continuum défense-sécurité. Tout cela dans une conjoncture financière difficile et face à ce qu'il est convenu d'appeler « la bosse », héritage de la volonté de ces dernières années de rattraper le temps perdu à l'époque où le budget de la défense était trop souvent considéré comme une variable d'ajustement.
De cette volonté est né, après de longs mois d'une concertation et de réflexion sans précédent, le Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale, présenté par le chef de l'État aux armées, et à travers elles, au pays, le 17 juin dernier. Les principaux objectifs de ce Livre blanc sont, d'une part, la définition d'une stratégie globale pour la France, et, d'autre part, la constitution d'un support pour les futures lois de programmation militaire.
C'est peu dire que les conclusions du Livre blanc ont suscité de vives réactions, en particulier dans les armées. L'effort qui leur est demandé, à peine treize ans après celui nécessaire à la mise en place de la professionnalisation, est important et sera, par endroit, douloureux. Mais ce que je sais des hommes et des femmes qui servent notre pays, ce que j'entends également par la voix de leur état-major, c'est que cette nécessaire réorganisation qu'ils vont devoir conduire, ils la conduiront bien, conscients des enjeux qu'elle représente pour l'efficacité de notre défense.