Je répondrai également sur les trois amendements.
Chers collègues, je ne crois pas qu'il y ait, d'un côté, ceux qui seraient sensibles aux promesses et, de l'autre, ceux qui le seraient davantage à l'état des finances publiques. Je connais nos collègues de la majorité appartenant à la commission des finances et reconnais leur souci des finances publiques. J'ignore si les membres de la majorité des autres commissions jugent leurs collègues de l'opposition insensibles aux promesses ; si tel était le cas, un tel jugement serait injuste.
Il ne s'agit pas de savoir si les promesses ont été faites ou non – elles l'ont été – mais d'apprécier si ces promesses peuvent être tenues dans la période budgétaire et financière que nous connaissons. De ce point de vue, arguer qu'une promesse a été faite pour exiger qu'elle soit tenue, indépendamment du contexte, est une position qui risque d'être pour vous, chers collègues de la majorité, extrêmement contraignante ainsi que source de remords à l'égard du passé.
De cette tribune, un ministre de l'économie, devenu Président de la République, avait promis que Gaz de France ne serait jamais privatisée. Les circonstances ont dû changer puisqu'il a ensuite proposé cette privatisation, que vous avez votée nonobstant le fait que vous aviez applaudi à la promesse de ne pas le faire.
De même, pendant la campagne présidentielle, le Président de la République, alors candidat, avait promis de revaloriser les retraites agricoles de façon bien supérieure à ce qui a été effectivement réalisé.
Je veux donc bien que l'on excipe, pour toute argumentation, qu'une promesse a été faite et qu'il faut la tenir, mais alors – pardonnez-moi l'expression – ce n'est pas à la carte, mais au menu qu'il faut gouverner, et toutes les promesses doivent être tenues !