À propos du réchauffement climatique, Yann Arthus-Bertrand a repris hier soir les paroles du président du GIEC : nous avons moins de dix ans pour inverser la courbe de production du CO2. Il faut donc passer aux actes et, dans toutes nos décisions, maintenir comme objectif prioritaire la limitation du réchauffement climatique. Il n'y a pas un instant à perdre, car dix ans, c'est très court.
Le 25 octobre 2007, le Président de la République, dans le discours de clôture du Grenelle de l'environnement, a déclaré – ce qui a été repris dans la loi – : « Tous les grands projets publics, toutes les décisions publiques seront arbitrés en intégrant leur coût pour le climat. » Or, depuis ce jour, c'est-à-dire depuis plus d'un an et demi – ce qui est considérable, pour une période de dix ans –, le Gouvernement a fait le contraire. Il a continué à déménager les services publics, à fermer les tribunaux ou les hôpitaux de proximité ou à regrouper les casernes, sans jamais appliquer l'engagement du Président de la République, c'est-à-dire sans jamais calculer le coût de ces décisions publiques – en particulier en termes de déplacements – pour l'environnement.
Si nous souscrivons au discours du Président, comme au texte de la loi, nous ne pouvons nous empêcher de nous rappeler le mot de Jaurès : « Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots. »
L'étude citée par Mme la secrétaire d'État n'est qu'une projection.