Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s'adresse à Mme la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales.
Madame la ministre, bien que vous parliez souvent d'insécurité et de délinquance, nous sommes face à un paradoxe insensé. En dix ans, la population française a augmenté de trois millions d'habitants, mais, si les effectifs de gendarmerie ont également augmenté, ce n'était que pour rattraper le retard existant. En 2001, alors que l'on comptait 95 000 gendarmes, le général chargé des ressources humaines de la gendarmerie estimait qu'il en manquait 10 000. Pourtant, avec moins de 100 000 personnes, la gendarmerie nationale devrait perdre 1 625 emplois en 2009.
Dans mon département, la délinquance générale a augmenté de plus de 9 % depuis le début de l'année 2009. Les gendarmes de certains secteurs gèrent jusqu'à cent crimes et délits par an chacun, alors que la moyenne nationale est de trente-six.
Face à ces chiffres alarmants, vous avez promis de renforcer les effectifs de gendarmerie dans les zones à forte croissance démographique. Mais, quand vous promettez dix gendarmes supplémentaires là où il en faudrait vingt, le solde reste négatif.
L'INSEE prévoit qu'il y aura plus de 67 millions d'habitants en France en 2030, contre 62 millions aujourd'hui ; la délinquance et les cambriolages augmentent et ce sont pourtant 3 500 postes qui vont être supprimés sur trois ans. Le bruit court même que certaines brigades de gendarmerie pourraient disparaître, notamment en zone rurale.
Madame la ministre, que comptez-vous faire pour maintenir le maillage de notre territoire par des forces de gendarmerie suffisantes ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)