Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, le plan de suppression d'emplois de Michelin annoncé ce matin ajoute à la gravité de la crise économique et sociale dans notre pays. Il s'ajoute à la liste sans fin des sinistres industriels et vient grossir le flot qui nous mène inéluctablement vers le million supplémentaire de chômeurs d'ici à la fin de l'année.
Ce plan d'environ 1 100 suppressions d'emplois, auxquels s'ajoutent 1 800 départs volontaires, concerne essentiellement trois sites. Il est particulièrement violent pour l'usine de Blanzy, où ce sont 477 emplois qui sont rayés d'un trait de plume, alors que cette même usine avait bénéficié, voici quelques années, de plus de 3 millions d'euros d'aides publiques.
L'ampleur de cette saignée aura, bien sûr, un impact considérable dans une région qui avait déjà payé un lourd tribut à la crise industrielle des années 80-90 et qui avait su se relever.
Si la crise affecte tous les territoires, on voit clairement que les régions à forte densité industrielle sont aujourd'hui les plus exposées.
Manifestement, le plan de relance national est sans effet et nous voyons, jour après jour, l'industrie française se déliter sous nos yeux sans que le Gouvernement ne réagisse !
La brutalité de ce plan social pose à nouveau la question du partage des sacrifices entre le capital et le travail.