L'alinéa 16 mentionne le « génie génétique », ce qui est un peu restrictif : le génie génétique n'est qu'une sous-discipline de la génétique. Plutôt que « génie génétique », je propose donc les mots : « à l'ensemble des disciplines touchant à la génétique », ce qui permet d'inclure la génétique quantitative, la génétique des populations, les approches épigénétiques et autres. Et, pour faire – au risque de paraître pédant – une remarque épistémologique, il ne faut pas oublier non plus la systémique : une vision quelque peu réductrice de la science peut laisser accroire qu'une analyse menée à un niveau donné permettrait de prévoir ce qui va se passer au niveau supérieur. Ce qui est faux ! À la grande époque de la biologie moléculaire, on affirmait même que le code génétique était comme un programme informatique, et qu'on allait pouvoir expliquer vos pensées… Cela est évidemment totalement faux, parce qu'on constate, aux niveaux supérieurs d'organisation du vivant, l'émergence de propriétés nouvelles qu'on ne peut pas analyser si l'on s'en tient aux niveaux inférieurs. Est-ce que vous me suivez ? (« Oui ! » sur plusieurs bancs.)
C'est pourquoi il ne s'agit pas seulement d'évoquer, dans une approche scientiste, le seul génie génétique, ce qui serait réducteur. Il convient au contraire de nous inspirer de la méthode d'Edgar Morin, en adoptant une démarche globale ou systémique. C'est la raison pour laquelle, je le répète, je propose de substituer aux mots « au génie » génétique les mots « à l'ensemble des disciplines touchant à la » génétique.