Or la seule chose que vous proposez à ce salarié, c'est de faire des heures supplémentaires mal payées afin d'améliorer ses fins de mois ! À l'évidence, la réponse adaptée consisterait à revaloriser les salaires plutôt qu'à imposer aux salariés d'augmenter leurs horaires pour les aider à faire face à leurs besoins fondamentaux.
Deuxième reproche : ce projet contribue à distendre la relation essentielle entre le travail et les droits sociaux.
Au moment où le budget de la sécurité sociale connaît de sérieuses difficultés, vous n'êtes pas en mesure de garantir que les cotisations sociales correspondant aux heures supplémentaires défiscalisées seront compensées par l'État dans leur intégralité auprès de la sécurité sociale. Mais au-delà de cet aspect financier – qui n'est pas négligeable –, il ne faut pas oublier que l'équilibre de la protection sociale repose en France sur le lien, très fort et très visible, entre le travail accompli et les droits acquis par le salarié. Or ce que vous proposez revient à mettre le doigt dans l'engrenage et à détruire ce lien. Demain, les heures supplémentaires ne garantiront pas directement des droits à pension ou à l'assurance maladie.