… il faut qu'ils sachent ce qu'il en est.
Votre texte confirme la dérive monarchique du pouvoir. L'illustre notamment le droit d'intervention devant le Parlement accordé au Président de la République comme on passe un caprice à un enfant à la veille de Noël : celui-ci pourra s'exprimer devant nous, sans que nous puissions, nous, débattre de son intervention.
De toute façon, à en juger par la succession accélérée des révisions constitutionnelles, la Ve République est à bout de souffle, et vous le savez bien.
Vous n'avez pourtant rien cédé sur l'essentiel, refusant tout ce qui aurait pu démocratiser le régime, sur la procédure dite du « 49-3 » par exemple. Vous n'avez pas tenu compte des propositions de l'opposition, hormis les cas où, comme à l'instant, le président de la commission, dans un éclair de lucidité, juge la rédaction de l'opposition meilleure que la sienne ! Mais ce mouvement d'autocritique se cantonne à la sémantique et ne va pas au fond.
En réalité, ce qui bloque la démocratie dans notre pays, ce qui l'anémie, ce qui l'étiole, c'est le fait majoritaire, et vous le savez, même si vous ne voulez pas le reconnaître. C'est lui qui, malgré vous parfois, car il y a des hommes de bonne volonté parmi vous, vous transforme en godillots, qui ne sont là que pour lever la main, et surtout pas pour s'exprimer !