Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Serge Blisko

Réunion du 9 juillet 2008 à 21h30
Modernisation des institutions de la ve république — Article 33, amendement 304

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Blisko :

Nous voilà pratiquement arrivés au terme d'une tragi-comédie qui, si elle n'avait pas de conséquences en termes diplomatiques et économiques et en termes d'image, aurait pu faire sourire.

Cet effort pour s'entendre entre sénateurs et députés UMP, entre ceux qui veulent bien de la Turquie, ceux qui n'en veulent pas du tout, ceux qui veulent surtout qu'on ne pose pas le problème, aboutit à une construction extrêmement complexe, extrêmement hasardeuse et, pour tout dire, illisible pour le citoyen qui, demain, va apprendre qu'on est pour tout en étant contre, tout en s'arrangeant pour faire en sorte que la décision soit toujours prise par d'autres.

Quels que soient les sentiments de chacun et l'analyse que l'on peut faire, il aurait fallu clarifier. Ou bien on décidait que les négociations en cours n'aboutiraient jamais. On le disait clairement et on fermait la porte aux négociations. Il me semblait que c'était plutôt la position du Président de la République jusqu'au 1er juillet dernier. Depuis, il a permis que s'ouvrent des négociations, à condition que ce ne soit pas un pas vers l'adhésion. Ou bien on jouait franchement le jeu.

À force de compliquer les choses, dans sept ou huit ans, quand les négociations seront sur le point d'aboutir, soit on aura une grave crise à l'intérieur de l'Union européenne et avec la Commission puisqu'on aura fait travailler intensément pendant quinze ans des diplomates pour n'arriver à aucun résultat, soit on trouvera une formule encore plus boiteuse pour essayer de sortir de ce mauvais pas.

Ce n'est pas du bon travail, ni du point de vue législatif ni du point de vue de la démocratie ni de celui de la lisibilité de la loi. Nous sommes extrêmement sceptiques vis-à-vis de ce compromis boiteux trouvé en dernière minute lundi dernier, il y a à peine quarante-huit heures, dont on se félicite bruyamment à l'UMP.

Si le projet de loi constitutionnelle provoque de la déception, c'est bien à cause de ces sujets où l'on s'aperçoit qu'une fraction de la majorité n'a fait que se mettre d'accord avec d'autres fractions de la majorité.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion