Si l'hôpital est aujourd'hui en crise, c'est parce qu'il est en proie à une désorganisation qui n'incite pas les professionnels à y exercer et qui, parfois, dissuade malheureusement jusqu'aux malades de s'y rendre. Plus que tout, l'hôpital public a donc besoin d'organisation. Cela passe par les pôles, qui vont permettre de regrouper les compétences autour des pathologies, dans l'intérêt des malades pour une meilleure efficacité du système.
Quant à la médecine de ville, elle doit bénéficier de la même coordination et viser la même efficacité que la médecine hospitalière. Dans cette perspective, la mise en place des SROS ambulatoires est une avancée importante. Elle va permettre de répondre au problème des déserts sanitaires, des filières médicales et de l'accès aux soins.
Nous mettons beaucoup d'espoir dans les responsables des agences régionales d'hospitalisation, qui auront en charge cette organisation sanitaire, en collaboration avec les responsables médicaux, pour que la couverture du territoire et la permanence des soins soient assurées, dans le respect de l'éthique médicale et des tarifs médicaux.
Un mot ici sur les dépassements d'honoraires. À écouter les débats que nous avons eus sur ces bancs, on aurait pu croire que les dépassements d'honoraires étaient exorbitants sur l'ensemble du territoire. Certes il y a eu des excès, mais ils ne sont pas la règle. La création d'un troisième collège pour les spécialités en difficulté va permettre d'assurer une meilleure représentativité des professions les plus tendues, les plus pénibles et les moins valorisées, celles dont les jeunes ont tendance à se détourner. Le troisième collège apportera aux professions en difficulté la représentativité et le respect auxquels elles ont droit.
Sans ce troisième collège, nous étions confrontés à un problème de santé publique, et nous avons bien fait, mes chers collègues, d'être à l'écoute des professionnels. Ces professions en effet sont indispensables à notre système de soins, que nous voulons efficace, pérenne et adapté aux exigences de santé publique de nos concitoyens.
Je regrette certaines incohérences entendues aujourd'hui sur les bancs de l'opposition. (Protestations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) D'un côté, vous nous accusez d'étatiser le système, et de l'autre, M. Gremetz dit que nous privatisons l'hôpital. Comment peut-on à la fois étatiser et privatiser ? Soyez cohérents !