Un cas d'école de texte législatif dicté par des intérêts privés ! Un cavalier qui non seulement facilite les expropriations, mais engage aussi les collectivités territoriales à entrer dans le plan de financement de ces équipements privés et les oblige à prendre en charge ce qui n'est pas rentable, comme les transports et voies d'accès conduisant aux gradins. Les sirènes de l'argent chantent fort quand il s'agit d'aider un secteur qui en a tant besoin : le « foot fric », le sport de haut niveau qui brasse et distribue déjà des millions d'euros. Belle priorité de ce Gouvernement, à l'heure où notre pays vit au rythme de 3 000 chômeurs de plus par jour !
Certes, l'article 13 ter, où il est question de l'intérêt général, semble ne porter que sur le projet OL Land. Mais, au détour de ce cavalier déshonorant pour notre assemblée, le Gouvernement balaye au galop la logique sportive actuelle – investissement public et maîtrise publique, avec possibilité de mettre en place un partenariat privé –, logique qui s'applique à l'ensemble des infrastructures sportives sur tout le territoire. Il impose sans débat de fond une logique de financement privé permettant un juteux retour sur investissement.
Pour ce qui est, enfin, du volet prétendument social de ce projet de loi, il est réduit à la portion congrue. Déplaçons des centaines de millions d'euros pour enrichir les actionnaires du « foot business », mais, pour le tourisme social, rural ou associatif, limitons-nous à l'extension, certes louable, du chèque-vacances aux entreprises de moins de cinquante salariés !