Votre amendement, monsieur Grosdidier, traite de la recherche, en faveur de laquelle le Sénat a tenu à renforcer le texte. Moi-même, j'ai souhaité donner les moyens à nos chercheurs d'aller au bout de leur travail en toute indépendance, qui est une condition de la réussite. Ils doivent se sentir libre d'explorer les pistes scientifiques qui leur paraissent les plus prometteuses ou les plus pertinentes, dans le cadre des orientations fixées par le Parlement à travers le budget.
À l'article 11bis, notre collègue sénateur Jean Bizet avait prévu un dispositif qui, expertisé par nos services, a paru peu efficace. À mon tour, je proposerai un dispositif alternatif sur lequel l'Assemblée nationale se prononcera. D'ores et déjà, la commission l'a adopté, de même qu'un amendement de M. Le Déaut concernant le financement de la recherche publique.
Par ailleurs, j'ai visité l'Institut moléculaire des plantes de Strasbourg, qui est adossé à l'Université Louis-Pasteur. Cet établissement très réputé s'est vu décerner deux prix européens pour ses avancées en matière de recherche fondamentale, ce qui est assez exceptionnel pour être signalé. J'y ai rencontré le directeur, le directeur-adjoint et de nombreux chercheurs, qui m'ont tenu des propos difficiles à comprendre pour qui n'appartient pas au milieu de la recherche : dès lors qu'un chercheur quitte son laboratoire pour faire un travail d'expertise, il ne publie plus, dans Nature, par exemple, et ses travaux sont moins reconnus et sa carrière progresse moins. Or nous avons besoin d'experts. C'est pourquoi je me suis attaché à chercher des moyens de valoriser le travail d'expertise que les chercheurs acceptent après appel d'offres.
Dans la suite de la discussion, nous aurons également un débat avec M. Chassaigne sur le mode de recrutement de nos experts, qui doivent se sentir libres de tout engagement. Mais tous ces sujets intervenant plus loin dans le texte, je vous suggère, monsieur Grosdidier, de retirer votre amendement. Si vous en décidiez autrement, je serais contraint de confirmer l'avis défavorable de la commission.