Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, de 2005 à 2007, le taux de chômage a décru de manière continue. En 2007, la baisse du chômage se confirme : le nombre de demandeurs d'emploi a diminué de 9 % pour s'établir à 1 942 600. L'ensemble des catégories de demandeurs d'emploi bénéficie de cette amélioration : moins 23 % sur un an pour les chômeurs de longue durée, moins 8,7 % pour les jeunes et moins 10 % pour les personnes de plus de cinquante ans.
La bataille pour l'emploi commence donc vraiment à porter ses fruits et le paysage de l'emploi est plus favorable, même si la situation reste toujours difficile, avec un taux de chômage provisoirement estimé à 8 % par l'INSEE pour 2007.
Il y aurait beaucoup à dire, tant le sujet est vaste, tant sont divers et complémentaires les moyens mis en oeuvre pour atteindre l'objectif, fixé par le Président de la République, d'un taux de chômage proche du plein-emploi. Je m'attarderai pour ma part sur la politique d'accompagnement des chômeurs et d'adéquation entre l'offre et la demande, car elle me semble primordiale.
La dynamique est lancée : 160 000 emplois ont été créés en 2005 ; 256 000 en 2006. Pour le premier semestre de 2007, ce sont 126 800 emplois qui ont déjà été créés dans le secteur marchand, et les estimations de l'INSEE tournent autour de 300 000 créations sur l'année, en particulier dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, dans les filières professionnelles, dans l'action sociale et les services à domicile.
Cependant, nombre d'offres d'emploi ne sont pas satisfaites. La mission du service public de l'emploi consiste précisément à travailler à optimiser l'ajustement entre l'offre et la demande. Il s'agit notamment de ramener à moins de trente-six jours en 2010 le délai dans lequel les offres d'emploi sont satisfaites.
On constate par ailleurs une certaine segmentation du marché du travail : près de neuf salariés sur dix sont en CDI tandis que sept embauches sur dix se réalisent avec un contrat court. De plus, les sorties d'entreprise sont en très grande partie des fins de CDD : c'est dire qu'une très grande majorité de salariés possèdent un contrat stable, tandis qu'une minorité subit un turn-over fréquent entre emplois précaires, CDD, intérim et chômage.
C'est auprès de ce public-là que le service public de l'emploi doit être particulièrement présent, en rendant toujours plus cohérent et lisible le parcours des demandeurs d'emploi.
Je me réjouis donc, messieurs les ministres, du projet de fusion de l'ANPE et de l'UNEDIC qui seront regroupés au sein d'un grand service public de l'emploi. Il s'agira d'un outil majeur de cet accompagnement individuel des chômeurs qui est un corollaire indispensable et nécessaire à la souplesse du marché du travail et qui participe à une meilleure adéquation entre l'offre et la demande.
En la matière, les maisons de l'emploi, créées dans le même état d'esprit d'amélioration du service public de l'emploi, ont fortement contribué, là où elles ont été installées, aux rapprochements entre tous les acteurs, éclairant les besoins des territoires.
Je pense notamment aux problèmes caractéristiques des territoires transfrontaliers. Il a été question tout à l'heure du Luxembourg, mais je pense aussi au Jura, par exemple, proche de la Suisse, ou aux territoires qui sont fortement dépendant de filières spécifiques — chaque bassin d'emploi a ses particularités.
Les logiques de territoire sont intégrées au plus près, dans ces maisons de l'emploi, par l'implication des différents partenaires institutionnels et privés, grâce à la souplesse de leur forme juridique.
J'attire donc votre attention, messieurs les ministres, sur la nécessité d'une coopération élargie autour du nouveau service public de l'emploi : elle doit se faire, certes, entre l'ANPE et l'ASSEDIC, mais aussi, beaucoup plus largement, autour des différents acteurs fédérés par les maisons de l'emploi.
Comment concilier au mieux la valeur ajoutée de chacun ? Une fusion réussie devra créer, autour de l'indispensable guichet unique facilitant le parcours des demandeurs d'emploi, une véritable synergie des acteurs dans des actions territoriales. C'est, à mon sens, le seul moyen d'accompagner au mieux les demandeurs jusqu'au retour à l'emploi. Les attentes en la matière sont très grandes. Je sais, messieurs les ministres, que vous en avez pleinement conscience et que vous mettrez tout en oeuvre pour relever ce défi.