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Intervention de Patrick Roy

Réunion du 7 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Travail et emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Roy :

Mais s'il nous rassemble dans l'hémicycle par notre présence, nous avons évidemment quelques divergences majeures sur la question.

Monsieur le ministre, quand depuis maintenant de nombreux mois, vous nous dites avec vos collègues du Gouvernement, comme le disait d'ailleurs le gouvernement précédent, que le chômage baisse, baisse et baisse encore – nous aurions même le meilleur taux depuis vingt ou vingt-cinq ans ! – franchement, j'aimerais vous croire !

Mais la réalité dans le Nord, celle que je vis chaque jour dans la région de Denain, très proche de celle de la région de Douai de mon collègue Candelier, est malheureusement toute différente.

Les gens sur le terrain m'interrogent : « Monsieur Roy, en haut, ils nous disent que le chômage baisse, mais où ils sont les emplois ? » Ils ne les trouvent pas, et moi non plus je ne les trouve pas ces emplois qui seraient arrivés par milliers !

Il y a la vision parisienne, ministérielle, et il y a la réalité, celle que je vis tous les jours et que vivent les collègues parlementaires présents sur les terrains en difficulté.

Vous nous dites, monsieur le ministre, que des pays réussissent, et l'on cite à l'envi le fameux modèle anglo-saxon, qui serait formidable. Or le taux de chômage est une chose, la réalité en est une autre. Car ce que vous oubliez de dire, c'est que si le taux de chômage est inférieur, il y a une quantité incroyable de travailleurs pauvres ! L'essentiel n'est pas de donner quelques heures de boulot aux gens, mais de leur fournir une fiche de paie qui leur permette de vivre ! Bien sûr, on peut faire baisser le chômage, voire le faire disparaître demain sur le papier ! Mais l'important, c'est de pouvoir vivre grâce à un salaire décent !

Votre budget apporte une réponse en diminuant très fortement le nombre des contrats aidés. J'avoue n'avoir pas très bien compris les raisons pour lesquelles vous vouliez les supprimer. D'habitude, vous vous précipitez pour les augmenter à l'approche d'une échéance électorale, mais, de manière constante, vous voulez les diminuer. Serait-ce par idéologie, comme pour les fonctionnaires ? Mon collègue Candelier a cité le chiffre de 11 200 suppressions de postes d'enseignant. Vous tenez à cette baisse, pour satisfaire votre électorat.

Pourtant, monsieur le ministre, les contrats aidés sont souvent le seul rempart contre le RMI. Ce n'est pas en les supprimant que nous trouverons une solution pour ces millions de Français qui souffrent et ne supportent plus d'alterner des périodes de chômage, de RMI et de contrats aidés. Il faut que nous apportions une réponse nouvelle, objective, afin que tous puissent bénéficier d'un contrat aidé d'avenir — sans jeu de mots sur l'une des formules existantes.

J'ai donc une question fort simple à vous poser : le Gouvernement va-t-il enfin prendre en compte la souffrance de ces millions de Français qui alternent RMI et contrats aidés, de ces travailleurs pauvres — car il est inacceptable de dire qu'on va supprimer le chômage en créant des travailleurs pauvres — ou de ces retraités touchant de petites pensions, de tous ces gens qui espèrent et attendent beaucoup ? En tout cas, nous, nous serons à leurs côtés. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

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