L'enjeu de la mission « Travail et emploi » est de taille, puisqu'il s'agit d'honorer l'un des engagements fondamentaux du Président de la République, qui est de ramener, en cinq ans, le taux de chômage moyen de notre pays à moins de 5 %. Il nous faut donc, dès maintenant, déployer toute notre énergie et notre inventivité pour définir et mettre en oeuvre les dispositifs qui permettront d'atteindre cet objectif. Évidemment, tout ne dépend pas du budget de cette mission. La vigueur de la croissance économique et sa capacité à créer des emplois sont l'un des piliers d'une politique dynamique en faveur de l'emploi. Nous y serons attentifs.
Globalement, le projet qui nous est présenté semble être un budget de transition, affichant des orientations prioritaires que nous ne pouvons que partager, à savoir l'accompagnement de la baisse du chômage, la professionnalisation des jeunes, un ciblage de la politique de l'emploi en faveur des personnes les plus éloignées du marché du travail, et la réforme du service public de l'emploi.
Budget de transition, il reste marqué par les lignes directrices des engagements du précédent gouvernement, qu'il s'agisse des contrats aidés du plan de cohésion sociale, de l'inscription des maisons de l'emploi dans les territoires ou de l'expérimentation des contrats de transition professionnelle. Nous demeurons attachés à la philosophie et aux mesures emblématiques du plan de cohésion sociale, que nous avons soutenu. Nous souhaitons que les réformes à venir en amplifient la portée, et non qu'elles le remettent en cause. La mobilisation pour le développement de l'emploi requiert en effet de la stabilité, de la cohérence et de la lisibilité, à la fois dans les objectifs affichés et dans les moyens de les atteindre.
Budget de transition, ses orientations préfigurent l'accomplissement des réformes annoncées, qu'il s'agisse de la fusion ANPE-UNEDIC, de l'expérimentation du revenu de solidarité active, de la réforme des minima sociaux ou du Grenelle de l'insertion. Pour ce qui est de la fusion ANPE-UNEDIC, vous disposez du soutien du Nouveau Centre sur le principe (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine), dès lors que la réforme ne repose pas sur une logique comptable, mais qu'elle découle de la volonté d'apporter une meilleure qualité de service et un meilleur accompagnement aux demandeurs d'emplois. Nous serons particulièrement attentifs à ce que les modalités de cette réforme soient débattues avec les partenaires sociaux. Nous serons également très vigilants sur le respect par l'État de ses engagements et sur la mobilisation des villes en faveur de l'emploi, notamment par le biais des maisons de l'emploi.
Nous regrettons que l'une des premières conséquences de la fusion ANPE-UNEDIC soit le gel des maisons de l'emploi, qui constituent l'échelon de proximité et le guichet unique d'accueil des demandeurs d'emplois, des entreprises et des porteurs de projets. Loin d'être un échelon supplémentaire de la politique de l'emploi au niveau local, les maisons de l'emploi ont permis de réunir autour d'une table l'ensemble des acteurs, de décloisonner les différents services et structures, de les mobiliser sur des objectifs partagés au plus près du terrain. Cette dimension territoriale et mobilisatrice de la politique de l'emploi est essentielle et doit être maintenue.