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Intervention de Christian Eckert

Réunion du 19 novembre 2008 à 15h00
Revenus du travail — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Eckert :

L'amendement voté au Sénat et présenté comme une révolution est mièvre et facile à contourner. La charte patronale du MEDEF, simple guide de bonne conduite au bon vouloir des capitaines d'industrie en déroute, a été préférée à la loi. Nous évaluerons votre choix, et je vous renvoie à la lecture de La Tribune de ce jour, par exemple. Nous avions déposé des amendements que vous auriez pu retenir ; c'est votre responsabilité que de laisser faire.

Quant à votre idée du « service après vote », laissez-moi rire ! Un expert-comptable ou conseiller fiscal serait minable s'il n'incitait pas son client à verser intéressement ou participation à la place d'augmentations de salaire, ou s'il ne l'orientait pas vers l'exonération des heures supplémentaires ou le rachat des RTT.

Monsieur le ministre, ne vous fatiguez pas inutilement, même si votre déplacement lorrain vous a paraît-il ravi ! Je vous invite à revenir en Lorraine où je vous ferai rencontrer, par exemple, des mineurs souffrant de sidérose pour lesquels nous attendons toujours la réponse à nos interventions. Les entreprises comprennent vite comment échapper à l'impôt et comment réduire leurs contributions sociales.

Ceux qui pouvaient encore avoir des doutes auront mesuré que la crise financière et économique réduit à néant la portée de votre texte. Dès 2008 et encore plus en 2009, intéressement et participation seront réduits comme peau de chagrin. Ceux qui auront pensé compléter des salaires figés par un partage des bénéfices seront dépités. Voilà le résultat ! Des prétendues petites avancées que votre texte vantait, il ne reste que les dangers : annualisation et fragilisation du SMIC ; fin de l'épargne salariale de long terme ; possibilité d'éviter la négociation annuelle obligatoire sans véritable sanction ; incitation bien trop molle à revoir les minima de branche inférieurs au SMIC ; absence de moralisation des scandaleux avantages patronaux.

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