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Intervention de Pierre Gosnat

Réunion du 19 novembre 2008 à 15h00
Questions au gouvernement — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Gosnat :

Monsieur le ministre de l'éducation nationale, vous avez été interrogé hier par l'un de nos collègues et, une nouvelle fois, vous n'avez pas répondu à la question. Comme d'habitude, vous vous êtes fâché tout rouge, au point qu'il commence à se dire, dans les cours d'école, que vous êtes le Père fouettard de l'éducation ! (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et NC.)

Quand nous évoquons le profond malaise et le mécontentement qui traversent le monde de l'école, vous nous nous renvoyez sans cesse à « ces familles, à ces parents, à ces élèves » qui, si j'ai bien compris, encourageraient votre politique, que vous appelez abusivement « la réforme ». Parlons-en !

Tout d'abord, il est évident que cette attitude vise délibérément à diviser notre peuple sur cette question essentielle de l'école, alors qu'il serait de votre responsabilité que l'école soit la base d'acquisition des connaissances et de la culture pour tous, un facteur déterminant de réduction des inégalités sociales. C'est précisément ce que vous ne voulez pas qu'elle soit, pas plus que votre gouvernement, parce que vous êtes du côté des privilégiés. (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et NC.) Les privilèges, ce n'est pas uniquement la fortune, mais aussi le savoir.

Non, monsieur Darcos, vous ne voulez pas de réforme. Tout, dans votre politique, va dans le sens du conservatisme, d'un retour en arrière, où il n'est plus question que l'éducation soit une priorité de la nation – cela se vérifie dans votre budget 2009. C'est une politique supprimant des milliers de postes d'enseignants et de personnels administratifs, techniques et de santé, où l'élève n'est plus au coeur de l'éducation : quand il vient à perdre pied, il n'a plus comme avant un réseau éducatif à ses côtés pour l'aider à refaire surface.

Pour une fois, monsieur le ministre, écoutez ce qui vient de la rue et d'ailleurs, car le mouvement s'amplifie. Ce n'est pas simplement un mouvement de protestation ; il porte en lui des revendications, des idées, la réforme vraie !

Vous ne pouvez pas vous contenter d'illusoires concertations comme celle de la réforme du lycée, qui n'a été qu'un rendez-vous manqué. Vous ne pouvez pas non plus continuer à user de la menace et du bâton pour mettre en cause le droit de grève.

Ma question est simple. À vingt-quatre heures d'un mouvement de très grande ampleur dans l'enseignement, seriez-vous d'accord pour dire aujourd'hui et maintenant : « J'entends ce qui se dit dans cette assemblée et dans le pays, j'ouvre le débat et la négociation » ?

Merci, monsieur le ministre de l'éducation et des couches-culottes ! (Vives protestations sur les bancs des groupes UMP et NC. – Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC. )

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