On est d'ailleurs bien en peine aujourd'hui de savoir si ces dépenses publiques profitent à des PME innovantes qui en auraient réellement besoin ou bien à certains grands groupes. Cette confiance que vous accordez au secteur privé ne se manifeste pas à l'endroit de la recherche publique, contrainte de produire des « retours sur investissements » directs pour obtenir quelque financement.
C'est cette vision utilitariste de la recherche que nous contestons : celle qui vise uniquement l'innovation –nécessaire, mais pas suffisante – au détriment de la recherche fondamentale. Comme notre collègue Pierre Lasbordes le soulignait en commission des affaires économiques, puis encore dans l'hémicycle, nous constatons que, hors ANR, le budget des organismes de recherche n'augmente que de 1,27 %, soit moins que l'inflation.
En fait, entre la concentration des pouvoirs imposée par la loi LRU, l'absence de moyens suffisants et la suppression de postes statutaires, tout est fait pour que les établissements les plus renommés soient les seuls gagnants de votre politique.
Ce n'est pas la démocratisation de l'enseignement supérieur appuyée sur une recherche publique forte oeuvrant en partenariat avec la recherche privée qui est en marche ; c'est un système où la rentabilité immédiate est de mise, qui tourne le dos à une grande politique de formation initiale et permanente, de recherche et d'innovation dont notre pays a plus que jamais besoin. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)