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Intervention de Régis Juanico

Réunion du 3 novembre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

Madame la ministre, votre projet de budget « Recherche et enseignement supérieur » est un Janus, un budget à deux visages.

D'un côté, nous avons l'affichage de la hausse des crédits : une augmentation de 4,5 % par rapport à 2008, alors que nous avons plutôt l'habitude de commenter des budgets en baisse. Mais de l'autre côté – le côté obscur –, nous avons une réalité cruelle : la suppression de 900 postes, dont 450 dans l'enseignement supérieur.

Vous avez déclaré lors de votre audition devant la commission des affaires économiques : « La priorité n'est plus à la création d'emplois mais à l'amélioration des carrières et des rémunérations ». Comme si ces deux objectifs étaient, dans votre esprit, inconciliables, antinomiques !

Vous avez précisé que ces suppressions d'emplois ne concernaient pas les enseignants-chercheurs. Mais parmi les personnels concernés – essentiellement des catégories C et D –, une bonne part remplit des missions d'accueil et de service auprès des étudiants de premier cycle – ainsi les secrétariats pédagogiques. Ces personnels feront cruellement défaut aux universités, déjà sous-dotées en moyens humains. Je pense en particulier à celles qui, à l'exemple de Saint-Étienne, vont passer à l'autonomie au 1er janvier 2009.

Je partage complètement l'avis de notre collègue Valérie Rosso-Debord, qui écrit dans son rapport : « Le signal négatif ainsi envoyé aux universités est malvenu, au moment où celles-ci vont devoir mettre en oeuvre les dispositions de la loi du 10 août 2007 ».

Plus qu'un signal négatif, votre refus d'envisager tout recrutement de personnel enseignant et administratif supplémentaire est une erreur, qui hypothèque la réussite du Plan licence, alors que le sous-encadrement chronique des étudiants est, nous le savons tous, l'une des causes majeures de l'échec en premier cycle.

De même que nous savons tous que si nous voulons améliorer l'efficacité du dispositif d'orientation active, il nous faut recruter de nouveaux conseillers d'orientation psychologues dans les universités pour assurer un suivi plus régulier des étudiants.

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