Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Yves Le Déaut

Réunion du 3 novembre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Le Déaut :

…mes amendements ayant été déclarés non recevables, puisque ces dépenses sont reprises par décret.

La situation universitaire a été bien décrite par Mme Karamanli, mais je voudrais revenir sur le « plan Campus » annoncé en décembre 2007 par Nicolas Sarkozy, précisé par vos soins en juillet 2008, et qui devrait être financé par la vente de 25 % des actifs d'EDF, soit 5 milliards d'euros. Ces crédits promis sont les grands absents de ce projet, car aucun plan de rénovation de l'ensemble du patrimoine universitaire n'a été abordé. Avec les 150 millions qui ont été inscrits, comme le disait mon collègue Jardé, il faudra trente ans, à ce rythme, pour rénover les bâtiments universitaires.

Quant à cette décision de ne pas retenir d'universités au nord d'une ligne Bordeaux-Strasbourg – hors Paris –, je ne sais qui l'a prise ni dans quelles conditions, car les cahiers des charges étaient imprécis. C'est une décision incohérente, indécente, injuste et inadmissible.

Mon collègue Lecou vient de se féliciter de ce qui a été décidé. Et pour cause : Montpellier a été retenu. Mais qu'en pensent les collègues de Nancy et de Lille ici présents ? Comment peut-on tolérer que, dans dix régions françaises au nord de la Loire, plus les trois régions du centre, aucune université ne reçoive de financement public pour rénover son campus, si ce n'est par le biais du label « Campus prometteur », visiblement créé pour corriger cette bourde ?

Ces territoires représentent 25 millions d'habitants. C'est comme si l'on ignorait toutes les universités de la Belgique et des Pays-Bas ! Vingt-cinq millions d'habitants n'ont pas de plan campus. Pensez-vous que cette décision aide à l'aménagement du territoire et au développement de la recherche française ? Elle est intolérable, gravissime, car elle organise le déplacement programmé de la matière grise vers Paris et le sud de la France. Les régions écartées devront financer elles-mêmes leurs rénovations, et il est évident que ce « manque à gagner » sera payé par les contribuables de régions déjà défavorisées.

Et cela a commencé. La Lorraine ayant souffert des restructurations militaires, le Président de la République s'y est rendu pour annoncer un plan campus complémentaire. Je m'en réjouis, certes, mais si on commence à faire de telles annonces, à quoi a servi la commission censée gérer cette affaire ?

Ce plan est non seulement injuste, mais il est de pure communication.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion