Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche est important car il est celui des défis du futur et des professions à haute valeur ajoutée, qui sont, en ces périodes de crise, indispensables. Une semaine après le vote du projet de loi de programme relatif à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement, la recherche pour de nouvelles énergies est également importante.
Le Nouveau Centre est toujours très attaché à la lutte contre les déficits, surtout de fonctionnement. Or, pour nous, le budget de l'enseignement et de la recherche n'est pas un budget de fonctionnement, mais un investissement. Nous sommes donc heureux de l'augmentation significative de ce budget – quelque 3,1 %.
J'évoquerai différentes pistes, dont, tout d'abord, celle de la formation et des universités. Chacun sait que nos universités n'ont pas, actuellement, la place qui devrait être la leur dans le classement de Shangaï. Votre ténacité à augmenter la valeur de la formation est excellente. Il en est de même de votre volonté d'investir dans l'amélioration des bâtiments universitaires, qui sont relativement anciens pour un grand nombre d'entre eux – ils datent parfois des années soixante – et présentent des défauts tout à fait notables. L'augmentation des bourses d'étudiants – plus 50 000 – est un bon point, de même que votre volonté d'accroître la coopération entre les activités universitaires et les stages en entreprise, une meilleure jonction entre l'université et le monde de l'entreprise étant à encourager.
Je suis très attaché au monde universitaire médical et la lutte contre l'échec universitaire, notamment dans le cadre du plan licence, est primordiale car cet échec coûte cher à la fois à l'étudiant, à la société et au budget. En ce qui concerne la santé, j'ai signé la proposition de loi visant à intégrer les étudiants en pharmacie dans la première année d'études commune qui regroupent déjà les futurs médecins, sages-femmes, kinésithérapeutes et dentistes. Les professions de santé formant un monde commun, tous ces étudiants sont appelés à travailler ensemble.
Je ne ferai que deux restrictions : elles concernent le tutorat. Je sais, madame la ministre, que vous y êtes très attachée : je ne m'en pose pas moins des questions sur son efficacité dans le domaine de la santé. De même, vous pensez, comme nous, qu'il faut renvoyer dès le premier semestre des étudiants qui, de toute façon, ne pourront pas obtenir leur première année. C'est la raison pour laquelle je regrette le renforcement dans les programmes du baccalauréat des matières scientifiques au détriment des sciences humaines car, je tiens à le rappeler, la santé est un monde humaniste, pour lequel les sciences humaines sont importantes. Un tel renforcement des matières scientifiques me paraît donc dangereux, même s'il a pour objectif de permettre aux recalés du monde de la santé d'entrer dans les facultés de sciences.
Il est vrai que ce transfert reste très limité puisqu'il ne concerne que 5 % des étudiants en question. Il est important d'assurer la jonction entre le monde de la santé et celui des facultés de sciences ; toutefois, je me demande si la meilleure façon d'y procéder consiste à renforcer autant les matières scientifiques en première année.
En outre, si le budget des professions universitaires a augmenté d'environ 200 millions d'euros, nous déplorons la suppression de 450 postes dans les établissements d'enseignement supérieur.