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Intervention de Jean Glavany

Réunion du 12 décembre 2008 à 15h30
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Article 20

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Glavany :

On veut débattre de la redevance, mais le diktat tombe de là-haut : le Président a décidé qu'il n'y aurait pas d'augmentation de la redevance, circulez, il n'y a rien à voir ! Drôle de revalorisation des droits du Parlement !

Comme l'a également souligné M. Dionis du Séjour, ce texte manque aussi de cohérence. On a le droit de parler de tout, sauf de la redevance, au motif que l'on en traite par ailleurs – dans le cadre de la loi de finances, par exemple. Mais où est la cohérence ? Qu'il s'agisse de l'audiovisuel public ou privé, on n'a pas le droit de parler de la redevance, parce qu'il revient à d'autres d'en discuter, à un autre moment ! Nous sommes ainsi privés de cette discussion d'ensemble qui est indispensable. Nous sommes nombreux à penser dans cet hémicycle qu'il faut en terminer avec cette sempiternelle rengaine selon laquelle il n'y aurait pas de lien entre le niveau des impôts et des taxes et la qualité des services publics. Nous n'aurons de service public fort et de qualité – et pas seulement dans l'audiovisuel – que si nous avons le courage de reconnaître que, pour y parvenir, il faut payer des impôts justes. Seul l'impôt peut financer les services publics de qualité. C'est parce que nous n'avons pas ce débat que ce texte marche à l'envers.

On nous présente la redevance comme un épouvantail auquel il ne faut pas toucher parce que le Président de la République en a décidé ainsi. Les pays d'Europe ont plus de courage que nous puisqu'ils ont fixé la leur à des niveaux bien supérieurs : la moyenne européenne se situe à 160 euros alors que la redevance française s'élève à 115 euros. Ces faits sont incontestables et incontournables. Les nier, les oublier serait faire preuve d'irresponsabilité.

J'en viens maintenant à ce que disait Patrice Martin-Lalande. L'audiovisuel doit marcher sur ses deux jambes, dit-il, la jambe publique et la jambe privée. Nous avons cru remarquer qu'une partie de l'hémicycle n'oublie assurément pas la jambe privée, qui bénéficiera de la manne ! Certains profiteront de la suppression de la publicité sur l'audiovisuel public. Pourquoi, d'ailleurs, le Livre blanc de TF1 l'exigeait-il ? Pour pouvoir en profiter ! TF1 et M6 en bénéficieront à 90 % : il y a donc bien un lien direct ! Là, on l'oublie !

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