Je souhaite, auparavant, revenir sur un amendement de certains de nos collègues de droite, amendement qu'ils n'ont pas défendu, ce que je comprends fort bien. (Murmures sur les bancs du groupe UMP.) Il visait à faire en sorte que soient diffusés, entre huit heures et demie et neuf heures du soir, des spots de prévention contre l'obésité et autres, destinés à éduquer la population, bref, des messages rébarbatifs au possible, de façon à mieux assurer l'efficacité des messages publicitaires de TF1 – car il ne faudrait pas que les « cerveaux humains » que l'on s'est tant appliqué à rendre « disponibles » émigrent vers France Télévisions !
Tel n'est pas l'objet, vous vous en doutez, de l'amendement n° 249 que je présente avec Victorin Lurel et Julien Dray, et qui vise à garantir la compensation financière. Le Président de la République a commencé son analyse de la télévision publique par la question de son sous financement. Le présent texte y répond-il ? Non. On supprime une grande partie de la publicité sur France Télévisions ; on compense les pertes de recettes publicitaires par un financement de 450 millions d'euros ; enfin,on refuse nos amendements visant à repasser devant le Parlement avant de généraliser la suppression de la publicité.
Mme la ministre nous répond que, pour diverses raisons, le chiffre de 800 millions d'euros est excessif. Admettons. Reste qu'il faudra trouver au moins 650 millions d'euros. Nous nous demandons donc légitimement si le Gouvernement dispose de cet argent. Or, selon des informations que j'ai lues dans Les Échos, vous êtes en train, madame la ministre, de négocier un plan d'affaires avec France Télévisions aux termes duquel vous demandez à ce groupe de réaliser, pour la période 2009-2011, pas moins de 700 millions d'euros d'économies, à savoir davantage que la compensation que vous souhaitez lui accorder pour la suppression de la publicité.
France Télévisions va donc se retrouver avec beaucoup moins d'argent qu'auparavant. Au lieu de remédier au sous-financement que le Président de la République déplorait urbi et orbi, vous l'aggravez encore.