Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, l'examen de ce budget pose la question de l'utilité même d'un secrétariat d'État, voire d'un ministère chargé de l'outre-mer. En effet, ce dernier gère à peine 12 % des dotations que l'État consacre aux territoires ultramarins. Donc de deux choses l'une : soit il faut un ministère à part entière disposant de l'intégralité des crédits de l'outre-mer, pour plus de cohérence et d'efficacité, soit il faut le faire disparaître en répartissant ses deux programmes entre les divers ministères techniques concernés. Cette remise en question semble d'autant plus pertinente qu'il est prévu de mettre en place un conseil interministériel pour l'outre-mer, sous l'autorité du Président de la République, qui va coordonner l'action de l'État. Je récuse le rôle de filtre politique joué par le secrétariat à l'outre-mer. Je refuse ce rôle d'intermédiaire entre moi, élue par le peuple pour le représenter, et les autres ministères, car ce rôle revient, qu'on le veuille ou non, à entraver l'expression populaire.