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Intervention de Jeanny Marc

Réunion du 6 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanny Marc :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, ce n'est pas sans émotion que je prends la parole à l'occasion de l'examen de la mission « Outre-mer». J'ai une pensée toute particulière pour toutes les femmes d'outre-mer qui m'ont précédée dans cet hémicycle, des femmes aussi illustres qu'Eugénie Eboué ou encore Gerty Archimède, dont le nom résonne dans la mémoire collective de la Guadeloupe. Elles ont chacune à leur façon, avec détermination et conviction, apporté leur pierre à la construction et au développement de l'outre-mer, et de la Guadeloupe en particulier.

Ce moment privilégié, que je veux partager avec tous mes compatriotes, nous appelle en responsabilité à faire un choix déterminant pour l'année 2008 : celui de voter ou non votre budget, monsieur le secrétaire d'État.

J'ai eu la curiosité de porter un regard sur les débats budgétaires de la précédente législature : d'année en année, a été répété l'attachement du Gouvernement à l'outre-mer. Cette année encore, un discours à consonance compassionnelle nous a été assené. Votre attachement à l'outre-mer est tel que vous présentez les crédits budgétaires comme étant en augmentation alors même qu'ils sont en baisse : pour justifier la variation de votre mission entre 2007 et 2008, vous arguez d'une erreur des documents budgétaires censée expliquer la différence entre les chiffres de votre département ministériel et ceux de Bercy.

Cet après-midi, votre budget est passé au crible, tantôt pour en souligner l'augmentation, tantôt pour en dénoncer la diminution. Pour ma part, je n'emprunterai aucun de ces deux cheminements, cultivant une ferme volonté d'examiner votre mission au regard de son efficacité, notamment sur le terrain. Le langage auquel la LOLF nous convie s'organise autour de notions d'objectifs et d'indicateurs de performance. C'est en me référant à ces notions que je veux juger de la pertinence de votre budget, monsieur le secrétaire d'État.

Réduire le coût du travail – c'est ce que vous proposez –, aider à l'insertion et à la qualification professionnelles, promouvoir un habitat décent, contribuer à une protection sociale adaptée à l'amélioration de la santé : les intitulés des actions émaillant vos deux missions ne doivent pas cacher la dure réalité du quotidien de nos collectivités d'outre-mer, et singulièrement de la Guadeloupe. L'affectif ne peut en rien cacher de cinglants échecs. Vous n'avez pas les moyens de vos ambitions, ni dans votre politique en faveur de l'emploi, ni en matière de construction de logements.

En matière d'emploi, vous annoncez un taux de chômage de 19 % qui laisse tout le monde pantois, alors que, sur le terrain, il est estimé, à la Guadeloupe, à 27,3 %, frappant notre jeunesse dans des proportions alarmantes.

Nous sommes encore très loin du « Travailler plus pour gagner plus ». Nous en sommes tout simplement au stade du « Comment trouver une activité salariale dans le secteur marchand pour une population jeune de plus en plus formée et qualifiée ? »

Monsieur le secrétaire d'État, malgré le dynamisme de nos économies insulaires, il faut constater que le secteur marchand ne parvient pas à absorber le nombre de demandeurs d'emploi.

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