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Intervention de Apeleto Albert Likuvalu

Réunion du 6 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaApeleto Albert Likuvalu :

À Wallis-et-Futuna, vous avez certes découvert une population accueillante et des enfants souriants – des Français qui aiment la France, comme vous l'avez, certainement observé en entendant ces enfants chanter le deuxième couplet de la Marseillaise : « Amour sacré de la patrie ». Mais, derrière ces visages souriants, vous avez constaté, selon vos propres mots, une situation incroyable, indigne de la République.

En effet, Wallis et Futuna souffre plus que tout autre territoire de son isolement et de son éloignement de la métropole et, paradoxalement, de son environnement régional proche.

C'est à ce titre que je vous fais part de mon inquiétude quant au transfert annoncé de certains crédits au ministère de l'économie et des finances et au ministère de l'intérieur.

En effet, rien ne garantit que les enjeux et les spécificités de l'outre-mer seront mieux pris en compte et je crains que les collectivités d'outre-mer, et en particulier Wallis-et-Futuna, ne soient noyées dans la masse et considérées comme quantité négligeable.

Une première indication en est la réduction significative des crédits directement gérés par le secrétariat d'État à l'outre-mer, relevée à juste titre par mes collègues d'outre-mer et qui traduit une baisse chronique par rapport aux années précédentes.

Wallis-et-Futuna est dépendante de la commande publique. Par conséquent, toute baisse ou retard de délégation des crédits a un impact direct sur l'économie locale et retarde d'autant la réalisation des projets structurants, pourtant indispensables au développement durable du territoire.

L'aide de l'État doit porter en priorité sur les secteurs essentiels suivants.

Le premier est celui de la santé. Monsieur le secrétaire d'État, le rapport de l'OMS de 2007 place la France au premier rang mondial des systèmes de santé. Vous avez récemment visité l'hôpital de Kaleveleve, à Futuna, qui se trouve dans un état de vétusté avancé, tout comme celui de Sia, à Wallis, qui est dans un état identique.

Wallis-et-Futuna est sans conteste le « parent pauvre » de la zone, avec seulement trois médecins spécialistes pour tout l'archipel et un coût annuel en dépenses de santé de 1 257 euros par habitant, contre 2 095 euros en métropole. La situation sanitaire se détériore d'année en année et génère une dépense publique de plus en plus importante.

Ces deux centres hospitaliers sont fonctionnels, malgré des appareils de radiographie en panne et des travaux de réhabilitation en cours qui, comme vous le savez, ne font que différer des problèmes plus lourds qui se présenteront dans le domaine de la santé publique. Il serait plus judicieux, et sans doute moins coûteux, d'envisager la reconstruction de deux nouveaux centres hospitaliers à Wallis et à Futuna, plutôt que de procéder à des réhabilitations, voire à des réfections menées à doses « thérapeutiques ».

Il paraît donc nécessaire que le projet de budget 2008 de l'Agence de santé, que nous avons examiné préalablement en conseil d'administration, s'élève à 31 millions d'euros, au lieu des 21 millions d'euros inscrits.

Deuxième secteur prioritaire : le désenclavement. Il est indispensable de disposer avant le lancement, en janvier 2008, des travaux de l'aérodrome de Vele – que vous avez visité – des crédits d'engagement et de paiement et, concomitamment, d'envisager l'acquisition d'un nouvel aéronef, comme je l'ai indiqué au secrétaire d'État aux transports bien avant l'accident malheureux survenu à Moorea en août dernier.

Dans ce contexte de double insularité, Futuna requiert un plan de rattrapage à tous les niveaux, car l'absence de desserte maritime inter-îles aggrave encore la situation.

La participation annuelle de l'État à la desserte aérienne doit donc être à la hauteur des manquements caractérisés en matière de transport,…

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