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Intervention de Éric Jalton

Réunion du 6 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Jalton :

Monsieur le secrétaire d'État, je ne me livrerai pas à une analyse exhaustive des lignes et différents programmes budgétaires de votre mission, sinon pour demander une fois de plus que les sommes consacrées au financement de la desserte aérienne et maritime à l'intérieur de l'archipel de Wallis-et-Futuna, soient de la même façon affectées aux dessertes des îles proches de l'archipel guadeloupéen, généralement appelées « îles du Sud ».

En Guadeloupe, le niveau de chômage ne décline pas sérieusement et nous sommes loin de l'objectif de 5 % que le Premier ministre a fixé d'ici à la fin du quinquennat. La précarité s'intensifie. Des jeunes de plus en plus nombreux sont obligés de quitter la Guadeloupe pour trouver un emploi ou une meilleure insertion en métropole, dans l'Union européenne ou, plus largement, à l'étranger. Nos personnes âgées, elles aussi de plus en plus nombreuses, sont, malgré les attributions administratives, en attente d'un placement dans un centre d'accueil adapté. Aussi, faute de moyens financiers locaux suffisants, l'État doit intervenir. La SAFER, l'ODEADOM, la chambre d'agriculture, la COMAPEGA, instruments majeurs d'accompagnement de l'agriculture et de la pêche locales, sont menacés dans leur fonctionnement, voire dans leur existence même, par des restructurations intempestives et un manque de financements chronique. Nous attendons donc à cet égard la fameuse loi spécifique à l'agriculture et à la pêche outre-mer promise par les précédents gouvernements, ainsi que la commission d'enquête parlementaire sur l'utilisation des pesticides par l'agriculture antillaise et ses incidences – à laquelle certains membres du Gouvernement se sont déclarés favorables.

En matière d'environnement, les élus guadeloupéens ont élaboré un schéma pour le traitement des déchets et autres encombrants de tous genres.

S'agissant de la fonction publique, l'objectif de suppression à terme d'un fonctionnaire sur deux ou trois fixé par le Chef de l'État est inacceptable et irrecevable outre-mer, notamment en Guadeloupe, où l'on a, au contraire, besoin de fonctionnaires supplémentaires dans les domaines les plus divers : celui de la santé – au moment où nous devons faire face à une épidémie croissante de dengue –, celui de l'éducation, après la suppression des emplois aidés, celui de la sécurité intérieure et routière, avec des résultats peu encourageants, et celui de la lutte contre les filières mafieuses et de l'immigration clandestine. Ce n'est donc pas uniquement avec les futures zones franches globales d'activité, favorables – j'en conviens – à l'emploi dans le secteur marchand, que nous y parviendrons outre-mer. Il faut aussi consolider l'emploi public et aidé.

Pour ce qui est de l'enseignement supérieur et de recherche, l'adaptation par ordonnance de la loi portant réforme des universités vers plus d'autonomie doit tenir compte, s'agissant plus particulièrement de l'Université des Antilles et de la Guyane, des particularités et contraintes de cette université éclatée sur trois territoires, comprenant six collectivités territoriales et cinq villes universitaires.

Concernant la refonte de la carte judiciaire, une concertation précipitée en dernière minute à la préfecture a néanmoins permis de mettre en exergue que, sous couvert d'efficacité et de proximité, cette réforme risquait, au contraire, d'éloigner les justiciables des tribunaux si ceux de Basse-Terre et de Marie-Galante étaient supprimés d'une manière intempestive.

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