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Intervention de Apeleto Albert Likuvalu

Réunion du 7 avril 2009 à 15h00
Développement économique des outre-mer — Article 1er a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaApeleto Albert Likuvalu :

Monsieur Victoria, vous avez parlé d'égalité, de fraternité et de liberté. Or, m'exprimant au nom de la collectivité de Wallis-et-Futuna, je me permettrai de vous demander si ce texte répond vraiment au souci d'égalité.

Même si la motion de renvoi en commission a été rejetée, je tiens à rappeler que ce projet de loi pour le développement économique des outre-mer est comme une histoire sans fin : nous l'avons attendu une première fois pour en retirer un profond sentiment d'injustice. En effet, après que ses contours eurent été dessinés dans le cadre du projet de loi de finances pour 2009, ce texte à versions multiples est, de fait, conçu pour les départements d'outre-mer. Mieux encore : il a fallu un soulèvement des populations de ces départements contre la vie chère pour se rendre compte du caractère restrictif des dispositions de ce texte et de l'insuffisance de ses mesures incitatives en faveur du développement économique.

Force est de constater que nos collectivités d'outre-mer ne sont concernées que pour une infime partie des dispositifs prévus. On ne peut que regretter ce manque de considération porté à nos îles lointaines, en particulier à Wallis-et-Futuna, comme si nos barrières de corail avaient pour effet naturel d'arrêter les ondes de choc de la crise mondiale. Nos collectivités sont les moins bien loties du projet de loi : c'est pourquoi j'ai le profond sentiment que l'État a programmé son désengagement de l'outre-mer.

Monsieur le secrétaire d'État, vous le savez comme moi, le développement économique de Wallis-et-Futuna n'est pas amorcé et le chômage va s'accélérant. Les effets de la crise accentuent les problématiques existantes, qui étaient jusque-là mineures. Ainsi, la double insularité de l'île de Futuna reste entière : durant un mois, il n'y avait plus aucun avion pour cette île. Les prix demeurent dans tous les secteurs – commerce, carburant, desserte aérienne –encore plus élevés qu'en Guadeloupe. De plus, la majorité de la population ne voit aucune amélioration de son pouvoir d'achat, surtout en ce qui concerne les personnes âgées. Quant au chômage, il touche plus de 50 % de la population. Les chiffres ne sont pas indiqués, mais je puis vous affirmer que seulement 20 % de la population est salariée, alors même que nous ne bénéficions ni du RMI ni du RSA ni d'allocations chômage. Trois cents jeunes sortent chaque année du système scolaire : ils ont des difficultés à trouver du travail sur place et sont obligés de s'expatrier en Nouvelle-Calédonie, voire en métropole. Certains jeunes diplômés, souhaitant travailler sur le territoire, n'ont pas la priorité sur certains postes occupés par des fonctionnaires expatriés. Un accord particulier entre la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et l'État a, finalement, été signé le 27 mars dernier et, dès le 8 avril, j'ai posé, ici, une question orale au Gouvernement sur la commission de suivi de cet accord. Les actions inscrites dans la précipitation ne me semblent ni rassurantes ni prometteuses pour constituer des solutions durables.

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