Monsieur le député, je partage votre inquiétude, qui me semble néanmoins prématurée, puisque c'est le 9, c'est-à-dire après-demain, que le texte nous sera remis.
Mais reprenons les éléments que vous avez évoqués.
Il est évident que nous ne pouvons pas accepter le délit de blasphème, pas plus que nous ne pouvons accepter qu'un pays ou une religion soit stigmatisé. Sur ce sujet, l'opinion nationale, mais aussi l'opinion européenne sont très fermes.
Faut-il pour autant nous retirer de cette conférence ? Le texte qui nous a été présenté il y a quelques jours a été considérablement modifié dans le bon sens. Ce travail s'est déroulé sous la plume d'un négociateur russe, aidé par les représentants d'un groupe de pays. Pour le moment, la notion de blasphème ne figure pas dans le texte. Celui-ci semble au contraire très acceptable. Il est à nouveau devant le Comité des droits de l'homme, à Genève, et il nous sera transmis, dans sa version définitive, dans deux jours.
Après cette date, à la suite des experts, un certain nombre de pays rendront leurs conclusions. Si nous n'avons pas satisfaction, nous nous retirerons de cette commission, et peut-être poserons-nous la question de notre participation à la conférence, qui doit se tenir à Genève du 20 au 24 avril.
Il est vrai que nous devons nous expliquer. Vous m'avez demandé si le Comité est utile. Je crois que oui. Est-il efficace ? Pas toujours, loin de là. Vous avez d'ailleurs cité certains pays, qui ont encore la possibilité de déposer des amendements – par exemple l'Iran ou la Syrie. C'est pourquoi, je vous en prie, monsieur le député, attendons encore deux jours.