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Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 7 juillet 2009 à 15h00
Dérogations au repos dominical — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

…nous pourrons cheminer à vos côtés. Chaque fois que vous voudrez sérieusement encadrer, réguler, maîtriser le marché, nous vous suivrons, et d'autant plus facilement que sur cette route, nous avons eu bien souvent l'occasion de vous précéder.

Et si, demain, lors du débat de censure, le Premier ministre annonce que la défense des services publics est une priorité qui lui fait renoncer à la privatisation de La Poste, si les suppressions de postes d'enseignants dans l'éducation sont suspendues pour assurer l'accès de tous les enfants à l'éducation, si les franchises médicales sont abandonnées pour favoriser un meilleur accès aux soins, si le bouclier fiscal est abrogé par souci d'exemplarité et de justice sociale, si les stocks-options, les parachutes dorés, les retraites chapeaux, les bonus sont interdits pour éviter que l'indécence ne s'ajoute à la crise, si la loi SRU est renforcée pour favoriser la mixité sociale dans le logement, si le débat sur les retraites n'est pas le faux-nez de décisions déjà prises, si les proclamations laïques succèdent définitivement au discours de Latran, si la démocratie passe par un redécoupage électoral impartial, si la coproduction législative ne se limite pas à un slogan et implique jusqu'aux groupes de l'opposition. Si…Si…Ah, si…Alors, je reconnaîtrai sans fard qu'il souffle un esprit nouveau. Je reconnaîtrai sans détour que quelque chose est en train de changer, que la crise a définitivement modifié les certitudes et que les lignes sont en train de bouger.

Mais si, au contraire, le Premier ministre confirme, comme M. Copé l'a d'ailleurs laissé entendre, que ce gouvernement se place tout simplement dans la continuité du précédent, qui était aussi le sien, pour conduire la même politique, alors je penserai comme tous les Français que Versailles ne fut l'occasion de rien.

Je partagerai l'indignation de ceux qui n'acceptent pas que les représentants du peuple soient confondus avec le décor d'un mauvais théâtre.

Je voterai alors la censure, non pas seulement d'une politique, mais aussi celle d'un mensonge.

Voilà, mes chers collègues, ce que je voulais vous dire cet après-midi, car notre débat sur le travail du dimanche en préfigure beaucoup d'autres.

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