J'entends les appels répétés du Premier ministre à l'unité nationale. Je sais bien qu'ils ont essentiellement pour fonction de limiter l'espace de l'opposition. Mais ce ne serait finalement que très secondaire si cela pouvait conduire aux solutions dont le pays a besoin. Pourtant, je n'y crois pas, parce que je perçois la confrontation comme un oxygène nécessaire. Dans toute démocratie, il faut une majorité et il faut une opposition, ce qui n'interdit aucunement que, dans l'intérêt du pays, nous puissions parfois nous retrouver.
Sur le RSA, par exemple, alors que nous en mesurions les limites, nous étions malgré tout prêts à l'adopter. Nous n'avions qu'une modeste exigence – et là, nous voyons bien nos différences : que les plus riches ne soient pas exonérés de son financement. Seulement voilà, le Président de la République en a décidé autrement. Mesdames, messieurs les députés de la majorité, il suffit que vous soyez convoqués à l'Élysée pour que vous obtempériez. Certains d'entre vous pouvaient trouver juste que les bénéficiaires du bouclier fiscal contribuent au financement du RSA. Eh bien non ! Vous avez empêché, par votre vote, que la solidarité nationale joue pleinement, y compris pour les plus pauvres de nos concitoyens.