En effet, où sera la liberté de refuser puisque le texte introduit la notion d'« intérêt du salarié à travailler le dimanche » ? Où sera la notion de volontariat puisque « l'employeur peut tenir compte de l'évolution de la situation personnelle du salarié » ?
D'ailleurs, les salariés ne s'y sont pas trompés : 63 % d'entre eux considèrent qu'ils n'auront pas la possibilité de refuser de travailler le dimanche si on le leur demande, et 76 % de ceux qui travaillent déjà le dimanche considèrent que c'est une contrainte.
Est-ce, à l'inverse, en imposant aux parents qui travailleront le dimanche des modes de garde supplémentaires de plus en plus onéreux que l'on va accroître leur pouvoir d'achat ? Est-ce en faisant du dimanche « un jour comme les autres » – pour reprendre les termes d'un ministre – que les ménages les plus modestes, que les familles les plus fragiles – dont les femmes seules, et nous y reviendrons tout au long de ces débats – verront s'envoler leurs salaires ? La réponse est évidemment non !
Enfin, est-ce faire preuve de modernité et de responsabilité collective que d'occasionner, le dimanche, un surcroît de gaspillage pour les collectivités, en termes de transports ou d'équipements collectifs supplémentaires, au lendemain du vote du Grenelle ? Dans ces conditions, où sera la réduction tant attendue de la facture énergétique ? Où seront les économies d'énergies ? Qu'en sera-t-il de la protection de l'environnement ?
Peut-être est-ce le modèle anglais – qui a tué le commerce indépendant des centres-villes – que vous voulez privilégier ?