Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, pour une fois, nous nous retrouvons unanimement autour d'une idée : tous, nous aimons la gendarmerie. (« Ça, c'est vrai ! » sur divers bancs.) Tous, nous connaissons les valeurs et les compétences de cette institution légaliste, robuste et disciplinée. Aucun des orateurs du débat préalable n'a d'ailleurs émis de critiques sérieuses sur le système actuel.
Pourtant, monsieur le ministre, vous faites un bien mauvais sort à la gendarmerie. Le projet de loi qui nous est soumis aujourd'hui porte atteinte aux fondamentaux de la gendarmerie, plus encore il fragilise la République.
Tout au long du débat, vous avez inlassablement répété que le statut militaire de la gendarmerie n'était pas en péril, mais répéter n'est pas convaincre et vous ne nous avez pas convaincus.
D'abord, vous avez vidé ce statut de son contenu, notamment en supprimant la réquisition.
Ensuite, « tout ce qui encourage la mise en commun des moyens de la police et de la gendarmerie et le rapprochement systématique des conditions d'emploi et des missions de l'une et de l'autre entraînera inéluctablement, tôt ou tard, une interrogation sur l'utilité de maintenir des statuts différents…